Midnight Movie
Un réalisateur de film d’horreur disparaît dans de mystérieuses circonstances de son asile d’aliénés. 5 ans après, on s’apprête à diffuser son film, THE DARK BENEATH, à la dernière séance d’un cinéma de banlieue. La projection va se transformer en véritable cauchemar…
Le réalisateur Jack Messit est connu dans le monde du cinéma comme chef opérateur et caméraman. MIDNIGHT MOVIE est son premier long.
Le pitch du film maudit n’est pas une nouveauté. On le retrouve d’ailleurs récemment dans THE HILL TURNS RED de Dave Parker (2009), lequel utilise à l’extrême l’idée du réalisateur taré. Et, comme pour de nombreux films d’horreur à petit budget, la bonne idée aurait pu en rester une. Ce n’est pas le cas de ce long métrage sympathique, qui s’est fait remarquer au « Chicago Horror Film Festival », en gagnant les prix du meilleur long métrage et de la meilleure photographie.
Auto référencé, dans la lignée de SCREAM de Wes Craven (1996), MIDNIGHT MOVIE est un slasher mâtiné de surnaturel : un groupe d’amis est sur le point de changer de vie et de prendre de grandes décisions, telle que quitter leur petite ville vers un meilleur avenir. La fatalité est déjà inscrite sur le visage fragile de Bridget, l’héroïne, tout aussi prête à affronter ses peurs que la Sidney de SCREAM. C’est à ce moment de transition qu’intervient, en général, le croquemitaine pour frapper et il ne va pas s’en priver…
Malgré son budget, tous les moyens sont bons pour divertir. Le réalisateur use des effets spéciaux de manière ingénieuse, ce qui gomme l’aspect « low cost » de ce genre de production. Le «midnight movie » désigne les films américains à petits budgets diffusés par la télévision en dernière partie de soirée. Et d’ailleurs, c’est bien ainsi que MIDNIGHT MOVIE revendique son identité : fauché, construit avant tout pour amuser.
Les personnages ne sont pas caricaturaux et le jeu des acteurs est correct. Ce n’est pas la complaisance qui guide le scénario. Le réalisateur ne perd pas son axe directeur et le décline sous toutes ses formes, permettant à l’action de tenir le rythme, d’évoluer et de surprendre le spectateur, quitte à le clouer dans son fauteuil…
Le néophyte passera un bon moment. Et l’amateur plus averti se souviendra du plaisir peut-être qu’il ressentait à découvrir des bobines quasi inconnues, quand la notion du film culte ne faisait pas l’objet d’un tel marché, et que la folie passionnée du réalisateur imprégnait sa pellicule. ..
La réalisation est ingénieuse et tient en haleine, même si les plus exigeants trouveront que MIDNIGHT MOVIE ne propose pas de révélation scénaristique, ni de grandes nouveautés. Le film est surtout truffé de clin d’œil à des péloches légendaires comme MASSACRE A LA TRONCONNEUSE de Tobe Hopper (1974). Ou encore DEMONS de Lamberto Bava (1984). Et a bien intégré des lignes de réflexions comme la théorie de la violence cathartique et le voyeurisme. Certes. On attend encore le film qui révolutionnera le genre, comme Sam Raimi l’avait fait en son temps avec EVIL DEAD (1981).
Il n’empêche que MIDNIGHT MOVIE s’est bâti, via le bouche à oreille, une jolie réputation.
Le genre de surprise qu’on aime et qui n’existe qu’en DVD.