Okul
Dans le dernier numéro de Sueurs Froides, nous vous avons parlé de NIGHTWATCH, film originaire de Russie. Nous continuons notre tour des pays en voie d’occiden-talisation avec, cette fois-ci, OKUL (école, littéralement), venu tout droit de Turquie. Plus qu’un simple slasher pour ados décérébrés, OKUL est un film dont le but est assurément de persuader les petits Européens que la Turquie n’est pas un pays islamiste et qu’il est tout aussi américanisé que l’Allemagne, l’Angleterre ou même la France, pour prendre l’exemple d’un autre pays musul-man au sein de l’Europe (allez, c’est bon, c’était pour rire). D’ailleurs, la religion est abordée dans deux ou trois scènes, histoire de bien nous faire comprendre que l’Islam et le progrès peuvent cohabiter.
Finalement, ce qui fait le plus peur avec OKUL, c’est lorsque l’on réalise que les Turcs n’ont fait aucun progrès depuis leurs exploits cinématographiques des années 70-80 où ils essayaient déjà d’i-miter le cinéma US. Pire encore, leurs copies de STAR TREK ou de SUPERMAN avaient au moins le mérite de faire sourire.
Cinématographiquement, OKUL est heu-reusement respectable. Il ressemble comme deux gouttes d’eau au pire des teenie movie US. Les adolescents sont tous magnifiquement beaux et cools et la mise en scène est du même niveau, inutilement maniérée. En ce qui concerne le scénario, OKUL révèle rapidement sa non appartenance au genre Fantastique. En fait, il s’agit d’une banale comédie dans un lycée. Les intrigues se cantonnent aux amourettes entre ados et aux rivalités avec les profs. Bref, ça n’a strictement aucun intérêt. Le Fantastique ne sert donc que de pré-texte pour un film qui cherche sans doute à rameuter la jeunesse locale en lui proposant un produit typé, volon-tairement américanisé.
L’histoire, simpliste, peut se résumer rapidement. Un garçon aime une fille. Lorsqu’il lui déclare sa flamme, ses camarades se moquent de lui. Il se suicide. Une année plus tard, il vient réclamer vengeance… Enfin, c’était ce que l’on pensait avant le final en queue de poisson.
Quelques effets spéciaux (dont un, risible, où l’on voit un cellulaire se transformer en araignée) tentent d’insuffler un peu de rythme à cette bouillie indigeste mais n’y parviennent jamais.
Ecoeurant à tous points de vue (irrespect du Fantastique, mise en scène fascisante tant elle veut col-ler à une culture), OKUL est un film qui ne donne vrai-ment pas envie de voir la Turquie devenir européenne.