Planet of Dinosaurs
En 1978, LA GUERRE DES ETOILES vient tout juste de sortir avec fracas sur les écrans. C’est la révolution dans le monde des effets spéciaux. STAR WARS annonce l’ère des effets spéciaux perfectionnés qui en mettent plein la vue. En 1981, Ray Harryhausen livrera d’ailleurs son chant du cygne des effets spéciaux fabriqués images par images avec LE CHOC DES TITANS.
Lorsque PLANET OF DINOSAURS sort en 1978, les spectateurs ont du être surpris de découvrir ce film totalement anachronique, à l’ère du grand spectacle et au temps de la naissance des films d’horreurs ultra sanglants. PLANET OF THE DINOSAURS est la seule réalisation de James K. Shea.
Une douzaine d’astronautes doivent atterrir en catastrophe sur une planète inconnue. Très vite, ils se rendent compte qu’elle est peuplée de dinosaures, les mêmes qui peuplaient notre planète à la Préhistoire !
Sans armes et sans vivres, ou presque, nos Robinson Crusoé préhistoriques doivent apprendre à survivre dans un monde on ne peut plus hostile. Avant toute chose, il faut se mettre d’accord :
Est-il préférable de se cacher ou de déterminer un périmètre, ou bien encore de tuer tous les monstres qui vivent là et d’y établir son territoire ?
PLANET OF DINOSAURS est une série Z, cela se voit comme le nez au milieu de la figure. Le début du film se déroule dans un vaisseau spatial en difficulté. Difficile d’y croire. Les décors sont très pauvres, tout comme les costumes, et la mise en scène est sans imagination. Un an après la sortie de LA GUERRE DES ETOILES, cette première séquence de PLANET OF DINOSAURS n’est décidément pas à la hauteur !
Une fois nos héros débarqués sur la planète, le film semble prendre la direction du film d’exploitation quand l’une des greluches décide de se mettre à l’eau, comme ça, sans raison apparente ; on ne le lui reprochera pas car elle n’est pas vilaine en bikini.
Par la suite cependant, le film sera beaucoup plus sage en prenant l’allure d’une œuvre quasi familiale, à l’instar des films de Ray Harryhausen, d’ailleurs. PLANET OF DINOSAURS persévère alors selon un rythme binaire : avancée dans des paysages arides, attaque de monstres, avancée dans des paysages arides, attaque de monstres, etc, etc.
C’est évidemment rébarbatif, mais les effets spéciaux sont excellents ! Les animations en images par images sont fluides et les monstres joliment sculptés. La juxtaposition des personnages « vivants » et des monstres animés est également très réussie. Il y a en particulier une scène qui fera son effet sur les arachnophobes qui ne s’attendent pas à voir une araignée géante grimper sur l’une des protagonistes. C’est le sursaut garanti et les frissons dans le dos pour les amis des bestioles à 8 pattes.
En revanche, on regrette l’absence de peintures sur verre qui auraient sans aucun doute donné beaucoup de valeur ajoutée au produit final.
Le dernier quart d’heures s’anime quand les naufragés décident de prendre leur destin en main en affrontant le tyrannosaure qui a déjà dévoré plusieurs de leurs copains.
Quant à la note finale, elle est touchante par sa candeur puisque les trois couples de survivants acceptent leur destin. Ils s’installent sur leur nouvelle planète et commencent à faire des enfants.
A ce sujet, et si l’interprétation n’est pas excellente, il faut néanmoins remarquer que les acteurs sont parvenus à retranscrire les émotions de leurs personnages et plus particulièrement leurs craintes face à leur avenir et aux décisions qu’il doivent prendre pour le préserver. Chaque personnage a une opinion à faire valoir et les conflits naissent dans le groupe restreint. Qui doit-on suivre ? Se décider à exterminer les créatures menaçantes qui vivent sur le même territoire est une décision difficile à prendre. Cette difficulté-là n’est pas particulièrement bien traitée dans le film, mais un bon public saura boucher les trous et y trouvera de quoi alimenter sa réflexion, et ainsi de ne pas trouver le temps trop long pendant les nombreuses marches forcées de nos héros.
PLANET OF DINOSAURS fait partie de ces séries Z réussies et qu’il convient de conseiller aux fans de dinosaures animés images par images.
Souvent bavard et répétitif, très pauvre côté décors, doté de comédiens peu convaincants (mais de filles jolies) et d’une musique très kitsch, le film reste malgré tout incontournable pour ses superbes effets spéciaux.
Son absence de prétention et le manque de moyens évident rendent le film sympathique car on voit tout de suite que le budget entièrement investi dans les effets, n’a pas été gaspillé.