Questions à Roman Soni, réalisateur de FRITZ
Pouvez-vous nous parler de FRITZ ? Dans quel contexte a-t-il été tourné et comment êtes-vous parvenus au produit final ?
FRITZ est un thriller horrifique dans la veine des films violents des années 70. C’est le premier court-métrage de l’association La Horde de Cinéastes Films que j’ai créée avec ma compagne Lysiane Vaquero et Julien Gaertner et qui a pour but de promouvoir tant le cinéma amateur que professionnel. L’idée est venue après le tournage d’un court-métrage, BLACBIRD. Je voulais écrire une histoire violente, réaliste, simple mais efficace avec des personnages charismatiques. Avant l’écriture du scénario, j’avais déjà trouvé les deux acteurs principaux. Ashley Levindhead et Roxy Morgane. Je leur avais parlé de cette idée sur le tournage d’un précédent court (HERE LIES co-Réalisé avec Stéphane Ciantar). Ils ont tout de suite été emballé. Ceci m’a aidé à écrire le scénario en m’inspirant de leur personnalité (leur rock attitude). Le premier jet était bouclé en mois d’un moins puis il a fallu trouvé les autres acteurs ainsi que composer une petite équipe technique. Le tournage a commencé début juin par la scène de bar. Le film a été tourné chronologiquement, ce qui a été plus facile pour les acteurs principaux car un des personnages subit une sorte de changement de personnalité. La scène d’ouverture est un peu comme les 40 premières minutes de PSYCHOSE de Hitchcock. On s’attache aux personnages pour ensuite assister à un retournement de situation qui change la donne de l’histoire. Nous avons tourné tous les weekend du mois de Juin ce qui nous a permis de prendre le temps de faire les plans que je voulais. Alexandre Laugier ainsi que Lysiane Vaquero m’ont facilité la tâche en s’occupant respectivement de l’image et des effets spéciaux Le tournage s’est terminé le 1er Juillet avec la scène du “Bûcher” (car cette scène est un hommage détourné de films de sorcellerie comme HORROR HOTEL de John L. Moxey). La pré-production n’a pas été de tout repos dû au fait que nous n’avions pas de micro sur le tournage. Olivier Derrien, ingénieur du son, a réussi à rendre le tout plausible malgré divers problèmes de son et Mathieu Casu a composé une bande-son des plus remarquables. Après deux mois de montage intensif, le film a été projeté au Cinéma le Palace d’Aubagne le 22 Septembre en présence de toute l’équipe. Plus de 80 personnes étaient présentes, parmi elles, des soutiens. Malgré le thème du film qui est un rape and revenge dans la veine de I SPIT ON YOUR GRAVE de Meir Zarchi et LA DERNIERE MAISON SUR LA GAUCHE de Craven, le court-métrage a obtenu une standing ovation. Fritz a ensuite été Sélectionné à La Samain du Cinéma Fantastique et a été classé 3ème Court-Métrage. Maintenant, il faut faire en sorte que FRITZ continue de hanter les salles de Festivals.
Sans qu’elle soit en rien gratuite, la violence, notamment sexuelle, est très forte dans FRITZ. Même si cela est complètement faux, certains évoquent parfois la pornographie pour le Rape and Revenge. Qu’en pensez-vous ? Vous étiez vous posé des limites en matière de sexe et de violence ? Vos acteurs (notamment les deux principaux) ont-ils eu des problèmes pour aller jusqu’au bout dans cette démarche assez extrême, hommage volontaire au cinéma d’exploitation des années 70 ?
Le Rape and Revenge est un genre à part entière. Les films de cet acabit seront toujours accueillis froidement de par leur violence parfois hyper réaliste. Le fait que les gens associent le genre à la pornographie est compréhensible à cause de l’extrême réalisme. Mais il y a tout de même une frontière entre ces deux genres et il est important de savoir garder une certaine pudeur même si les scènes de viol paraissent crues. Mon but avec FRITZ, était de provoquer le spectateur, de le surprendre, voire le choquer mais pas au point de l’écœurer. Concernant la scène de viol, je cherchais à ce qu’elle reste bestiale et réaliste mais tout en étant suggestive. Parfois, la suggestion est beaucoup plus effrayante que le fait de tout montrer et cela passe par le jeu des acteurs. J’hésitais à écrire cette scène au départ, car comme les acteurs étaient bénévoles, je ne pensais pas qu’ils accepteraient de la jouer. Ce sont finalement Ashley et Roxy qui m’ont appelé pour me proposer de tourner cette scène. Lors du tournage, ils étaient en couple, ce qui a grandement facilité la tâche. Ca a été un défi pour eux mais aussi pour moi. Nous n’avions fait que deux prises. Après cela, ils se sont tous les deux retrouvés dans une sorte de blackout, ils s’étaient tellement donnés à fond pour que la scène soit réussie et percutante qu’ils en avaient perdu la notion du temps. Nous avions ensuite enchaîné avec les plans dans le champ où Roxy était vraiment épuisée ce qui rendait cela encore plus réaliste.
Quels sont vos projets immédiats ? FRITZ pourrait-il devenir un long-métrage ?
Mon prochain court sera un fanfilm de SCREAM dont le tournage est prévu le 22 et 23 décembre 2012. C’est grâce au film de Craven que je veux être réalisateur et cela faisait plus de 10 ans que je voulais faire un fanfilm. Il fallait que je trouve une histoire originale. En 2013, je tournerai DIG INTO ME avec l’aide de mon association. Ce sera un thriller psychologique où l’on suivra un homme dont la vie est presque parfaite : un boulot stable, une grande maison, un femme qui l’aime…jusqu’à ce que’il se retrouve dans une salle d’interrogatoire confronté à des personnes étranges… Au sujet de FRITZ, en l’écrivant, je pensais déjà à un long métrage, donc pourquoi pas un jour ? Les idées fusent et permettraient d’approfondir cette histoire de vengeance.
Merci à vous !