Red Shoes
RED SHOES est le film d’horreur de l’été 2005 en Corée du Sud. En Extrême Orient on ne se lasse pas, visiblement, de mettre en image des fantômes revanchards.
Une jeune femme, Sun-jae (Kim Hye-su que l’on re-trouvera très bientôt dans SYMPATHY FOR LADY VENGEANCE), quitte avec sa fille son mari infidèle. Toutes les deux s’installent dans un nouvel appartement. Un soir, dans le métro, Sun-jae trouve une paire de chaussures rouges (enfin, roses). Sun-jae, passionnée par les chaussures ne peut résister à ces souliers qu’elle ramasse et ramène à la maison. Lorsque sa fille, Tae-su, aperçoit les chaussures, une envie irrépressible de s’en emparer la prend. Cette irrésistible envie de posséder ces chaussures prend d’ailleurs d’autres personnes de l’entourage de Sun-jae, sentiment qu’elle comprend d’ailleurs tout à fait… Son nouveau petit ami lui a fait remarquer qu’elle semble plus jeune depuis qu’elle les porte.
RED SHOES est un énième film d’horreur asiatique surfant sur l’effet RING.
Néanmoins, on peut lui trouver une certaine efficacité.
Si on met de côté sa durée excessive, RED SHOES s’avère tout à fait divertissant et les amoureux de cinéma horrifique nippon devraient y trouver leur compte.
Le film est plutôt bien rythmé. Il alterne efficacement les scènes de mystère et les séquences chocs. A ce titre, RED SHOES s’avère plutôt gore. Les scènes de meurtre sont en effet particulièrement violentes avec, thème oblige, des pieds sectionnés de façons particulièrement sanglantes. Il s’agit là de la seule véritable influence du conte des Chaussons Rouges d’Andersen dont est censé être tiré le film et dans lequel une jeune fille, emportée par ses ballerines rouges, dansait et dansait encore sans pouvoir s’arrêter. C’est pour être libérée de cette malédiction qu’elle prie quelqu’un de lui sectionner les jambes.
Durant l’une des mises à mort violentes du film, on trouve également une influence évidente de SUSPIRIA de Dario Argento pour les couleurs utilisées afin de créer une ambiance étrange.
Dans le même registre, il convient de ne pas passer sous silence la prestation de Yeon-ah Park qui interprète la petite Tae-su. Rarement une enfant aura pris part à des scènes aussi violentes dans un film. On peut ainsi la voir se battre avec sa mère et l’on trouve également un passage étonnant durant lequel elle perd du sang par litres. A d’autres moments, elle sombre dans la folie et c’est peu dire qu’elle est effrayante.
RED SHOES reste malgré tout très prévisible. Le fait que le personnage est une femme qui élève son enfant seule rapproche encore plus ce dernier de RING. De même, une fois les événements surnaturels inquiétants passés, nos héros se mettent à enquêter et doivent déterrer le passé peu avouable qui se cache sous ces souliers. D’ailleurs, ces souliers maudits qui passent d’un individu à un autre pourraient tout à fait être remplacés par une vhs ou même par un appel provenant d’un cellulaire. Tout ceci n’est pas fait pour rendre RED SHOES très original, et les révélations finales n’enflammeront personne non plus.
Mais RED SHOES reste efficace et distrayant malgré tout. Grâce à son rythme soutenu, on ne s’y ennuie pas une seule seconde. Visuellement, RED SHOES est également de toute beauté et fait honneur au cinéma. Les angles choisis sont souvent très beaux et donnent une véritable envergure au film. Au tout début du métrage, nous avons droit à un plan véritablement troublant avec, d’un côté les chaussures rouges resplendissantes sur le quai du métro et, de l’autre, la future victime, totalement floue comme le reste de l’image. Ce sont ces visions inquiétantes qui permettent à RED SHOES de disposer d’une ambiance et d’être un peu plus qu’un film d’horreur japonais de plus.