Seoul Raiders
Du gros blockbuster HK qui tâche en veux-tu en voilà ! La star Tony Leung (INFERNAL AFFAIRS, HARD BOILED…) interprète un “ super espion-mercenaire ” nommé Lam. Sa mission actuelle consiste à dérober des plaques à billets dans un bâtiment sous haute surveillance. Il avait l’affaire bien en main, malgré la présence sur les lieux de J.J. (une inconnue venue elle aussi dérober les dites plaques) quand tout à coup… il s’évanouit après avoir bu du vin servi par le vil Owen Lee, censé le récompenser généreusement pour le précieux vol qu’il vient de commettre. Le temps de reprendre ses esprits, Lam découvre que celui qui l’a roulé s’est enfui à la capitale sud-coréenne. Avec l’aide de trois charmantes compagnes, il s’en va donc rechercher Lee à Séoul…
Vous l’aurez compris, SEOUL RAIDERS n’est qu’un produit parmi tant d’autres. L’ennui est qu’il ne divertit que trop peu. Le premier quart d’heure est sympa. Plusieurs scènes sont marquées de ce fameux humour typiquement HK qui n’a pas peur du ridicule. Ainsi, en plein milieu d’un combat, Lam s’arrête net, sort un peigne immense et commence à se recoiffer ?!? Plus loin, notre espion utilise des assiettes pour vaincre ses assaillants… On se rend donc vite compte que le réalisateur tente de plagier des pitreries dignes de Jackie Chan, avec un peu d’action par ici et une touche comique par là. Ça va bien cinq minutes, mais au bout d’une heure c’est incroyablement lourd.
Et c’est bien là le problème de ce métrage. Il reste toujours assis entre deux chaises. Il ne sait jamais quel ton adopter. D’un côté, on veut nous faire rire. Mais d’un autre, on se mange des scènes d’action un peu péteuses qui font dans tout sauf l’original. La caméra bouge non pas pour donner du mouvement mais plutôt pour palier au vide émanant des scènes de bagarre. Puis on subit trop de ralentis inutiles, la marque des produits mainstream actuels (n’est-ce pas les frères Wachowski ?). Et je ne parle pas de la musique aseptisée au possible. A ce titre, un morceau récurrent du film est la repompe d’un titre du guitariste japonais Tomoyasu Hotei (entendu sur KILL BILL). Et si on faisait du vieux avec du vieux ?…
En fait, ce film se détourne du but qu’il s’était fixé. Au lieu de nous amuser gentiment, SEOUL RAIDERS sombre dans le “ Qui va trahir qui ? Qui aime qui ?”. C’est gonflant et, encore une fois, ce n’est pas l’intrigue qu’il fallait “ développer ” ! Ce n’est pas non plus nos qua-tre charmantes actrices qui sauvent la mise. Rajoutons à cela un discours moisi et omniprésent sur l’argent, et nous nous retrouvons avec une bouse, encore une…