Split
Kevin a développé, suite à des abus subis dans son enfance, pas moins de 23 personnalités. Un cas étonnant qui fascine le docteur Fletcher persuadée que les troubles psychiques permettent d’accéder à des parties du cerveau non utilisées et qui pourraient bien être l’évolution de l’humanité. C’est une chose dont deux de ses personnalités sont également convaincues. Ayant pris le contrôle de Kevin, Dennis et Patricia kidnappent trois adolescentes afin qu’elles servent de nourriture « sacrée » pour la Bête, ce qu’ils pensent être la 24e personnalité.
Nouveau film de M. Night Shyamalan, SPLIT est produit comme THE VISIT par Blumhouse étant connus pour avoir produit notamment AMERICAN NIGHTMARE et PARANORMAL ACTIVITY. A la filmographie éclectique, M. Night Shyamalan a développé de nombreux univers traversés par ses tics, l’importance de la foi, une affection pour les twists et les révélations hautes en couleurs, ainsi que l’apparition du réalisateur dans chacun de ses films. Ici, avec SPLIT, il touche une nouvelle fois au film d’horreur, un genre qui jusqu’à présent, lui a réussi (SIXIÈME SENS, LE VILLAGE, THE VISIT).
Le casting est des plus intéressants. James McAvoy, le crâne encore rasé après son rôle du professeur Xavier dans X MEN APOCALYPSE, incarne notre schizophrène. Un rôle pas évident compte tenu du nombre de personnalités. Un défi que relève pourtant aisément le jeune acteur écossais. Face à lui, Anya Taylor-Joy qui nous avait déjà ébloui l’année dernière dans THE WITCH, est toujours aussi fascinante. Enfin, Betty Buckley apporte une touche de douceur hallucinée en campant une psychanalyste fascinée par ses patients.
SPLIT est un film intéressant qui débute comme un film d’horreur somme toute assez classique pour progressivement déborder et lorgner vers un autre genre, le film de monstre. Car très vite, dès la bande annonce, est évoquée la théorie de l’existence de la Bête, qui serait une 24e personnalité mais dotée de tous les aspects des animaux, et d’un esprit aussi brutal que le sont les animaux. La théorie voudrait que cette bête possède ce qu’on pourrait qualifier de pouvoirs extraordinaires, de super-pouvoirs en quelque sorte. A celle-ci s’ajoute la théorie que les personnalités multiples développent des parties du cerveau inexploitées et serait une possible évolution pour l’humanité, de quoi lorgner clairement vers le genre mutant.
Or, James McAvoy est désormais célèbre pour son rôle du jeune Professeur Xavier dans la saga X-Men, et un personnage des comics Marvel, du nom de Legion apparaît comme le fils du professeur Xavier muni de plusieurs personnalités dont chacune est dotée d’une mutation différente, et donc de pouvoirs ce qui l’amène à devenir un mutant Omega au potentiel illimité… quasiment comme la Bête. La référence n’est pas forcément évidente mais apparaît comme intéressante d’autant qu’elle va dans le sens de la théorie et du développement du film comme une sorte de film de super héros inversé.