Au sommaire du numéro 37 de Sueurs Froides :
Val Lewton, Nancy Drew, Ulli Lommel, Flower and Snake, Leprechaun, Patrice Herr Sang, Marian Dora.

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Sundown : The vampire in retreat

Un texte signé Éric Peretti

Nationalité
USA
Année de production

1990
Réalisation

Anthony Hickox
Titres alternatifs

Sundown : La guerre des vampires
Interprètes

David Carradine, Morgan Brittany, Jim Metzler, Bruce Campbell, John Ireland, Deborah Foreman, Maxwell Caulfield, M. Emmet Walsh, Dana Ashbrook, John Hancock, Dabbs Greer, Marion Eaton

C’est à la toute fin des années 80 que le jeune Anthony Hickox va réaliser une étonnante série de films fantastiques à petits budgets qui, en plus d’être très bons, vont revitaliser le genre, allant parfois jusqu’à relancer des franchises mal en point. C’est ainsi que déboulent coup sur coup WAXWORK 1 et 2, HELLRAISER 3, WARLOCK 2 et FULL ECLIPSE. A cette sympathique liste vient se rajouter SUNDOWN, tourné entre les deux WAXWORK, qui ne déroge pas à la règle et offre un petit lifting au film de vampire.
L’ingénieur David Harrison se rend à Purgatory avec sa famille, pour effectuer un travail de réparation à l’usine de sang artificiel de la ville. L’accueil est chaleureux, tout le monde désirant que les Harrison se sentent chez eux. Ils ignorent qu’ils se trouvent dans une colonie de vampires, créée par le Comte Mardulak, qui, grâce aux lotions solaires, aux lunettes noires et à de larges chapeaux, peuvent désormais vivre le jour. Se nourrissant de ce sang artificiel, ils ne commettent plus de meurtres et tentent de ressembler aux humains. Mais tous ne se satisfont pas de cette vie au rabais et une minorité dissidente, jusqu’alors silencieuse, ne tarde pas à se manifester, emmenée par Ethan Jefferson, nostalgique du temps où ceux de sa race s’abreuvaient directement dans les jugulaires gorgées de sang des vivants…
En faisant de Purgatory une petite ville perdue dans le désert, Hickox transforme progressivement son film d’horreur en un délicieux western, et saupoudre le tout d’une touche d’humour, tantôt subtile tantôt lourde, qui donne un irrésistible charme au métrage. Bien sûr, SUNDOWN n’est pas le premier film à placer des vampires dans l’Ouest. L’un des titres les plus connus de cette improbable mixture de genre reste BILLY THE KID VERSUS DRACULA (1966) du prolifique William Beaudine, avec John Carradine en prince des ténèbres. Deux décennies plus tard, c’est au tour de son fils David de se retrouver le colt à la ceinture pour incarner le Comte Mardulak, vampire blasé de la violence et bien déterminé à faire en sorte que les siens puissent un jour vivre en harmonie avec les hommes. Western oblige, Hickox se fait plaisir en opposant David Carradine à John Ireland, acteur dangereux dans le genre puisque c’est lui qui tua Jesse James dans le film de Sam Fuller cinquante ans plus tôt, lors d’un duel très “léonien” dans sa forme.
Mais tout western humoristique qu’il est, SUNDOWN n’oublie jamais qu’à la base il parle de vampires, et reprend quelques uns des personnages et des clichés du genre. Aussi il n’est pas étonnant de retrouver le descendant de Van Helsing, incarné par un Bruce Campbell dans sa période grand dadais maladroit. Pour ce qui est du folklore inhérent au mythe, les vampires ont conservé leur menaçante dentition, ne se reflètent pas dans les miroirs et nécessitent toujours l’obligation de recevoir un pieu dans le cœur pour enfin disparaître. Ils peuvent également se transformer en chauves-souris grâce à des effets spéciaux qui, aidés par un montage efficace, évitent le ridicule de part leur bonne tenue. Superbement photographié en scope, le film dispose d’une réalisation solide et dynamique qui permet de passer outre les quelques défauts liés au budget réduit, notamment les décors de l’usine et de la prison qui ne sont vraiment pas crédibles.
L’un des autres points forts du film est son casting, subtil mélange d’acteurs abonnés aux séries B avec des habitués de séries télévisées, qui nous permet de retrouver les sympathiques M. Emmet Walsh, Dana Ashbrook ou encore Deborah Foreman pour ne citer que les plus connus. Les cinéphiles les plus attentifs et les plus déviants pourront reconnaître la très rare Marion Eaton, actrice principale du mythique THUNDERCRACK ! (1975), le film très étrange de Curt McDowell.
Même s’il est loin d’atteindre l’alchimie parfaite du LE BAL DES VAMPIRES (1967) de Roman Polanski, SUNDOWN reste une œuvre hautement recommandable dont la fin, assez novatrice et inédite par rapport au mythe, ouvre une nouvelle voie pour les vampires, certes naïve mais qui ne vient aucunement contredire le reste du métrage. Quant à Anthony Hickox, après avoir exploré avec bonheur d’autres genres cinématographiques, il est timidement revenu au fantastique en 2008 avec l’efficace KNIFE EDGE.


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Article rédigé par Éric Peretti

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