The Raid 2 : Berandal
Juste après les événements contés dans THE RAID, Rama est en mauvaise posture. Son frère, criminel qui l’avait aidé à sortit vivant de l’immeuble, est assassiné, et Rama, en ayant mis à jour la corruption qui pèse sur la police de la ville, risque la mort, de même que sa famille. Un policier ne suivant pas les règles, lui propose de rejoindre son équipe, comme agent infiltré. Il doit aller en prison et nouer des liens avec un des criminels qui y est enfermé. Ainsi, à sa sortie, il rejoindra l’organisation criminelle, et pourra la détruire de l’intérieur, tout en dévoilant les policier corrompus qui travaillent pour eux.
Gareth Evans est devenu célèbre en mettant en scène l’impressionnant Iko Uwais. Après un MERANTAU qui n’avait pas vraiment marqué, il se penche sur THE RAID. Le réalisateur voulait, à la base, filmer l’histoire de cette suite mais, face à l’ampleur du métrage, il dût faire ses preuves et opta pour ce qui devint THE RAID, premier du nom. Ce film marqua au fer rouge les amateurs d’action violente. Iko Uwais y démontrait des compétences martiales hallucinantes, rappelant le choc ressenti en découvrant pour la première fois Tony Jaa en action. Mais Gareth Evans, de par sa maîtrise de l’espace, des décors, est capable de magnifier les combats, montrant des affrontements violents et sanglants, entre mains nues, armes blanches, armes à feu, et un mélange de tout cela. Cette suite débute immédiatement quand le premier s’achève, et permet à Gareth Evans de livrer la fresque gangster qu’il désirait.
Car THE RAID 2 est autrement plus ambitieux que son aîné, proposant pas moins de deux heure trente de film, une durée pouvant faire craindre répétitions dans l’action, et ennui hors des combats. Ce n’est cependant jamais le cas. Gareth Evans, avec ce film, livre d’une part une histoire certes classique, mais ambitieuse. Rama, tel les Donnie Brasco et autres célèbres flics infiltrés, passe donc de l’autre côté de la barrière, pour trouver les flics ripoux et détruire les organisations mafieuses de l’intérieur. Il se retrouve au milieu d’une tension entre plusieurs familles, alors que le fils humilié d’un des parrains s’allie à un criminel sans scrupule pour lancer une guerre de gangs, qui lui permettra de supplanter son père.
Classique et prévisible, mais jamais ennuyeux, THE RAID 2 déploie une narration un peu longue mais passionnante, entrecoupée de séquences d’action forcément hallucinantes. Gareth Evans, toujours maître de l’espace, montre des affrontements à la sauvagerie sublime, où parfois les protagonistes se comptent par dizaines (le combat dans la boue, au sein de la cour de la prison, met tout de suite tout le monde d’accord, tétanisant son spectateur). Les personnages sont classiques mais marquants, et certains donnent à l’ensemble un petit côté comic-book des plus amusants (les tueurs à gage, faisant office de boss de fins de niveaux, valent le détour).
Le réalisateur multiplie les morceaux de bravoure, utilisant différents endroits pour éviter répétition ou ennui. Une voiture, des toilettes glauques, un restaurant classieux, sont ainsi quelques exemples des lieux où la caméra de Gareth Evans magnifie les compétences d’Iko Uwais. Filmant en plans larges ou aériens, la caméra se veut sobre, laissant les affrontements très gores se résoudre sous les yeux ébahis des spectateurs.
THE RAID 2 est un très grand film d’action, violent et sauvage, du genre à marquer une décennie, et qui se révéla être un des points d’orgue de cette 32ème édition du Brussels International Fantastic Films Festival.