Tigre de Jade
Diverses écoles d’arts martiaux se livrent une véritable guerre. L’un d’eux propose même une très forte récompense à celui qui livrera la tête du chef de l’un des clans adverses. Le contrat est exécuté en un temps record par un traître. Devant tant d’injustice, le fils décide de se venger et part affronter le clan ennemi. Mais, les choses ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être.
On pourrait même dire qu’elles ne sont jamais ce qu’elles semblent être ! TIGRE DE JADE possède de nombreuses scènes de kung-fu fort sympathiques mais qui réussissent néanmoins à se faire voler la vedette par un scénario tout bonnement magnifique. Le réalisateur nous livre ici un film aux intrigues riches en rebondissements et qui ont comme point commun la tromperie. Le sport préféré des nombreux protagonistes qui peuplent ce film est visiblement d’entretenir sans fin faux-semblants et mensonges. Dans ce domaine, la cruauté de certaines scènes rappelle parfois une œuvre comme LES LIAISONS DANGEREUSES. Tout comme dans l’excellent film de Stephen Frears, mais sans la teinte amoureuse et érotique, les personnages sont multiples et jouent à se trahir mutuellement. L’enjeu, défaire le clan adverse, est de taille. On joue systématiquement à espionner et à mentir à l’autre pour lui faire mordre la poussière. Chu Yuan étonne ici parce que ses personnages se révèlent faibles, malgré leur loyauté. Guidés par un objectif qu’ils suivent jusqu’à l’obsession, ils ne font que s’enfoncer toujours plus loin dans des situations de plus en plus dramatiques.
Dans ce contexte, TIGRE DE JADE est absolument passionnant. Son scénario qui pourrait nous perdre facilement est en réalité parfaitement construit et l’on ne sent jamais distancé.
Entièrement tourné en intérieur, TIGRE DE JADE est également superbement mis en scène et confirme la réputation de ce réalisateur à créer des mondes convaincants à partir de simples décors.