Unborn but Forgotten
C’est plutôt sympa de refaire à chaque fois RING, mais bon, il faudrait quand même penser à évoluer un peu. PHONE était très inspiré par RING, mais il allait au moins jusqu’au bout de ses idées et c’est ce qui le rendait sympathique. UNBORN BUT FORGOTTEN est, quant à lui, vraiment trop mou.
Soo-Jin est reporter pour la télévision et actuellement sur un reportage. Elle suit le détective Choi sur une enquête. La spécialité de ce dernier est le crime en rapport avec Internet. Actuellement, il fait des recherches sur un site dénommé ” White Room “. Les femmes qui se sont connectées sur ce site sont toutes mortes d’une manière inexplicable. En réalité, Choi et Soo-Jin vont découvrir qu’une sombre histoire d’avortement est à l’origine de ces meurtres surnaturels.
Je me permets de vous le dire car le spectateur n’aura besoin que de cinq minutes pour réaliser ce que nos deux héros du dimanche mettront 90 minutes à comprendre. Les femmes sont enceintes et ce site est en fait celui d’une clinique visiblement spécialisée dans les avortements. Il n’est donc pas compliqué de se dire qu’il doit vaguement s’agir d’un esprit qui n’a pas apprécié son avortement. L’héroïne décide également d’emménager dans l’appartement de la femme qui semble être à l’origine de ces évènements surnaturels. Là, pareil, on se dit que si elle avait pris la peine d’aller un peu plus souvent au cinéma pour voir des films d’horreur japonais, elle aurait pu mettre moins de temps à deviner que la clé du mystère se trouve quelque part dans les murs de l’appartement. Bref, nos deux héros ne sont quand même pas très futés et c’est quand même pas au spectateur de leur dire ce qu’ils ont à faire pour résoudre leur énigme.
C’est plutôt dommage, d’autant plus que les histoires sombres autour de bébés sont toujours très inquiétantes. Malheureusement, on a beau attendre patiemment qu’il se passe quelque chose dans UNBORN, rien n’arrive. Les effets chocs commencent à devenir rébarbatif. C’est toujours les mêmes depuis RING et compagnie. La fille est toute seule dans le noir, elle regarde un truc, plan sur le machin, la caméra revient sur elle… Et là, hop, il y a un fantôme à ses côtés. C’est sûr, on sursaute, mais on ne sursaute pas parce qu’on a peur, on sursaute parce que le son est vraiment trop fort, et que, sans s’en rendre compte, notre esprit était un peu ailleurs, au lit pour être plus exact. Les effets ne sont pas originaux pour un sou. En outre, UNBORN est lent. Il ne se passe pas grand-chose tout le long du film et on ne peut pas dire que notre patience soit récompensée par un dénouement en fanfare. Le final du film est on ne peut plus plat.
Pourtant, il y avait de quoi faire avec ce scénario mais le rendu sur pellicule est trop superficiel. Le réalisateur ne va pas au bout des idées contenues dans le scénario. Certaines de ces idées auraient pu entraîner deux ou trois scènes de terreur pure, mais non, rien ne se retrouve à l’écran. On préfère nous faire suivre l’enquête, un peu brouillonne en plus. On tourne et on retourne autour du pot. Le réalisateur ne va jamais droit au but, là où la terreur pourrait naître. On ne visite jamais la clinique où ont lieu les avortements et on préfère tourner la majorité des scènes dans un appartement dont la seule source de terreur est le portrait d’une femme enceinte. Même ce tableau n’est pas utilisé à sa juste valeur. Comme si, le simple fait de l’avoir posé là pouvait faire sombrer le spectateur dans une peur sans nom.
Non, non, non, UNBORN est bâclé ou pire encore, Im Chang Jae est un tâcheron. Mais le pire arrive lorsque je vais vous dire que UNBORN risque bien de sortir en France alors qu’il y a d’autres films du même genre qui ne sont toujours pas prévus dans notre ” beau ” pays !