USS Seaviper
Durant la Seconde Guerre mondiale, un avion de reconnaissance américain est abattu alors que, survolant une petite île, il prend quelques photos compromettantes. Un sous-marin, commandé par le meilleur capitaine disponible, est envoyé les secourir. Mais sur place, ils découvrent une étrange activité, et sont pris en chasse par un destroyer agressif dont la mission est de protéger l’île et ses secrets.
Si les histoires de sous-marin sont des plus nombreuses, avec même quelques excellents films comme A LA POURSUITE D’OCTOBRE ROUGE, Ralph A. Villani décide d’apporter sa modeste pierre à cet édifice. Pour ce faire, il réalise ce film au budget modeste, signant ici sa première fois derrière la caméra. Il y est aussi acteur, aux côtés d’autres peu connus.
Le début est, il est vrai, un peu dur à suivre, l’action montrant un certain nombre de lieux et de personnages. Tout se stabilise cependant très rapidement, une fois les enjeux exposés, et, ensuite, toute l’action se déroulera soit dans le sous-marin, soit sur l’île. Mis à part un meurtre sanglant à la baïonnette, le reste de USS SEAVIPER montrera ainsi le quotidien de ce submersible, et quelques combats navals entre le bâtiment des héros et le destroyer protégeant ce coin perdu. A peine le spectateur découvre-t-il l’île qu’il comprend que le budget est quelque peu rachitique. En effet, au vue de la végétation, de la cabane ou autre, il est clair que Ralph A. Villani a dû composer avec peu d’argent. Cependant, il parvient assez bien à le dissimuler. Il filme, sur l’île, ses personnages en plan serré, histoire de ne pas montrer trop de décors mais, surtout, les batailles navales sont principalement mises en scène depuis l’intérieur du sous-marin. Ainsi, le spectateur se retrouve, tout comme les membres de l’équipage, dans l’expectative. Il attend, alors que le chronomètre égrène les secondes, de savoir si oui ou non la torpille parviendra à toucher sa cible. Nanti de surcroît de quelques explosions des plus correctes, ces séquences sont des plus plaisantes.
Hélas, très rapidement, le gros soucis du métrage se dévoile, à savoir le jeu des acteurs. Ces derniers sont des plus moyens, et ne parviennent jamais à jouer juste, guère aidés, il est vrai, par une psychologie un peu caricaturale et des dialogues manquant souvent de finesse et de subtilité. Ainsi, quand le vieux baroudeur évoque les horreurs qu’il a vu, ou quand le blessé, alors qu’il agonise, délire sur ce qu’il a subi dans les camps de concentration, USS SEAVIPER bascule dans un second degré qu’il ne cherche visiblement pas à atteindre. Le pire se produit alors que le submersible est obligé de se terrer profondément sous l’eau, dans le silence le plus complet, les réserves d’oxygène diminuant dangereusement. Tous les marins doivent respecter le plus grand silence, mais le stress et la pression les harcèlent, manquant de les faire exploser. Cette séquence aurait dû être tendue en diable, oppressante, mais n’y parvient hélas jamais.
Cependant, le film n’est pas très long (une heure vingt) et évite ainsi à l’ennui de s’installer trop durablement. USS SEAVIPER reste un film facilement oubliable, mais qui se regarde sans trop de déplaisir, jusqu’à un happy end assez hallucinant nanti d’un twist pour le moins osé, qui risque de provoquer quelques éclats de rire.