Toutes les couleurs du bis numéro 2 est entièrement dédié à Charles Bronson, icône culte, incarnation du justicier urbain depuis Un justicier dans la ville.

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X-15 l’avion-fusée d’une autre époque

Un texte signé André Quintaine

Nationalité
USA
Année de production

1961
Réalisation

Richard Donner
Titres alternatifs

X-15
Interprètes

Ric Applewhite, Charles Bronson, Phil Dean, Brad Dexter, Robert Dornan, Ed Fleming, Lauren Gilbert, Lee Giroux

C’était l’époque de la guerre froide. Tout le monde avait peur de la bombe. Mais, en contrepartie, le moment compensait grâce à un enthousiasme collectif généré par des évolutions technologiques, qui finalement feront rêver plusieurs générations. C’est dans cette dualité que naît X-15 l’avion-fusée, un film de science-fiction puisqu’au moment de sa sortie, en 1962, l’homme n’est pas encore allé dans l’espace.

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Quelques dates-clé :

  • 29 juillet 1958 : Les USA créent la NASA
  • 4 janvier 1959 : Luna 1 survole la Lune
  • 7 octobre 1959 : Luna 3 dévoile les images de la face cachée de la Lune
  • 12 avril 1961 : Youri Gagarine est envoyé dans l’espace
  • 5 mai 1961 : Alan Shepard devient le premier Américain dans l’espace

Ainsi, X-15 l’avion-fusée s’efforce de relater la conquête de l’espace de manière réaliste. Pour illustrer sérieusement ce défi et gagner en crédibilité, le film fait même appel à personne d’autre que James Stewart pour prêter sa voix à l’introduction et nous présenter le X15, engin capable de franchir le mur du son et d’atteindre les limites de l’espace.

Cet avion expérimental a bien existé. Dans les années 50, l’appareil cristallisait alors tous les espoirs pour remporter la compétition technologique qui opposait les Américains aux Soviétiques.

Pour autant, le film ne fait pas l’impasse sur les hommes à s’affairer autour de l’appareil : techniciens, scientifiques, décisionnaires de l’armée et, bien sûr, les pilotes d’essai prêts à monter dans le cockpit et risquer leur peau pour un idéal suprématiste.

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Parmi les acteurs à incarner ces hommes, on trouve David McLean, Ralph Taeger et surtout Charles Bronson. Celui qui avait été le Mitraillette Kelly (1958) de Roger Corman et avait fait partie des 7 mercenaires (1960) de John Sturges, se trouvait alors au début d’une carrière grandiose avec, dès l’année suivante, La Grande évasion (1963) puis un peu plus tard, Les Douze salopards (1967). Pour l’heure, dans X-15 l’avion-fusée, son personnage se voit surtout mis au rebut au bout d’une heure de métrage pour illustrer de la plus noble des manières le sacrifice de ces hommes cherchant à dépasser les limites imposées par la nature.

Afin de mieux appuyer la tragédie qui se dessine, le scénario fait appel à une bande d’épouses qui se font un sang d’encre, attendant patiemment et docilement que leurs hommes rentrent en un seul morceau au foyer. Aujourd’hui, qui ne considérerait pas leurs maris comme de grands enfants insouciants en quête de notoriété, jouant indignement avec les nerfs de femmes condamnées à leur passer leur caprice ? Dès lors, si l’on ressent effectivement de la peine lorsque l’inévitable arrive comme prévu, c’est uniquement en direction de la veuve et l’orphelin, que laisse un père pétri de patriotisme mal placé.

Les sages épouses sont ici incarnées par Lisabeth Hush, Patricia Owens, qui avait déjà dû subir les errements de son mari scientifique dans La Mouche noire (1958), mais surtout la sublime Mary Tyler Moore qui fera mouche dès son apparition dans le film. Bien connue dans le domaine des shows télévisés comiques, la belle l’est bien moins dans le cinéma de genre et X-15 l’avion-fusée offre une belle occasion de faire sa connaissance, même si, comme ses alter ego dans le film, elle ne sert pas à grand-chose de plus qu’à valider les choix de son époux en acceptant les conséquences, quoi qu’il advienne.

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Si le fond du film est contestable, les difficultés rencontrées par X-15 l’avion-fusée à se mettre au niveau des enjeux stratosphériques du projet le sont tout autant. En effet, force est de constater que le film souffre d’un manque flagrant de points culminants… Ainsi, pendant près de deux heures, le film montre des hommes succomber à la réunionite quand ils ne s’affairent pas à appuyer sur des boutons fixés sur des claviers. Quatre années auparavant, le film 12 Hommes en colère avait pourtant démontré que les débats ouverts pouvaient aussi s’avérer passionnants.

Quant aux images montrant des avions s’élancer, s’envoler et planer dans le ciel, elles n’ont rien de spectaculaires non plus. Toutefois, nul doute que pour le spectateur de l’époque, les images de ces avions futuristes devaient autant fasciner que la vision des animaux sauvages dans les Tarzan des années 30. Toutefois, Top Gun fera bien mieux dans le genre, mais 25 ans plus tard, certes.

Puisqu’on en est aux perspectives, gageons que si X-15 l’avion-fusée reste dans les mémoires aujourd’hui, c’est d’abord parce qu’il représente le premier film de Richard Donner, l’homme qui allait être à l’origine d’une ribambelle de petits et grands chefs-d’œuvre qui marqueront l’industrie du divertissement dans les années 70 et 80 avec La Malédiction (1976), Superman (1978), Ladyhawke, la femme de la nuit (1985), Les Goonies (1985), L’Arme fatale (1987), Fantômes en fête (1988)…

Entre l’avènement de ces films et X-15 l’avion fusée, il y aura une pléthore d’épisodes de séries télé, dont une demi-douzaine rien que pour La Quatrième dimension, dont le cultissime Cauchemar à 20000 pieds, segment dans lequel William Shatner est le seul à voir la créature qui, ironiquement, met tout en œuvre pour saborder l’avion dans lequel il se trouve.


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BANDE ANNONCE :

Article rédigé par André Quintaine

Ses films préférés - Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks... Passionné de cinéma de genre, oeuvre également sur les blogs ThrillerAllee consacré au cinéma allemand et L'Écran Méchant Loup dédié aux lycanthropes au cinéma

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