Clash Of The Ninjas
Tony et Roy sont deux frères d’armes, deux Ninjas. Ils furent disciples du grand maître Kinta, avant d’emprunter des chemins opposés : Tony appartient aux services secrets, alors que Roy est devenu le chef d’une organisation Ninja mercenaire. Un jour, Kinta et l’amie de Tony sont assassinés. Celui-ci décide alors de faire justice lui-même. Sur sa route, il retrouvera Roy…
Véritable spécialiste des films de ninja “deux –en –un” (c’est-à-dire utiliser des scènes d’un film existant montées à de nouvelles scènes pour développer une nouvelle intrigue, le tout via un montage bancal et un scénario approximatif), le réalisateur Hong Kongais Godfrey Ho fait figure de chef de file ès nanar pour tous les spectateurs déviants du monde entier. Avec toute une ribambelle de métrages à son actifs sous des pseudos différents (il a pu faire plus de 10 films par an) comme NINJA TERMINATOR, NINJA FURY, BLACK NINJA ou bien FLIC OU NINJA, le “metteur en scène” s’est taillé une véritable renommée internationale si prégnante que nombreux de ses métrages des 80’s ont connu une seconde jeunesse au travers des spécialistes du nanar du monde entier. Parmi ces plus grands “succès” : CLASH OF THE NINJAS (ou CLASH COMMANDO) avec un certain Bruce Stallion, un ersatz de Sylvester Stallone…
Comme on pouvait s’y attendre, CLASH OF THE NINJAS n’est qu’un enchaînement de scènes aussi mal jouées, mal montée et mal filmées que délicieusement jouissives. Les acteurs sont très mauvais (Bruce Stallion en tête) et l’histoire est tellement abracadabrante qu’on n’y comprend pas grand-chose. Il faut dire aussi que la trame du film “deux –en –un” n’aide pas à la cohérence de l’ensemble et ce, même si ce bon vieux Godfrey Ho a voulu bien faire en faisant appel à un acteur du film Hong-Kongais pour “jouer” dans la bobine occidentale…
Evidemment, le visionnage de CLASH OF THE NINJAS ne peut se borner à une lecture premier degré de l’œuvre sous peine d’une rupture d’anévrisme soudaine. Non, l’esprit (involontairement ?) nanar du film invite à une approche humoristique de ce “spectacle” du fait que la pellicule prend de l’ampleur via une bêtise si incommensurable qu’elle en devient presque géniale. D’ailleurs, le scénario mis en branle par un certain Kurt Spielberg (!) n’a d’autre but que d’essayer de raccorder au mieux les scènes de la pellicule originelle Hong-Kongaise et les scènes occidentales rajoutées…
Il est donc inutile de relever ici les nombreuses erreurs de montage, les faux raccords et les plans improbables / incohérents qui s’étalent sous nos yeux ébahis. Il ne sert non plus à rien de s’attarder sur la ringardise des décors, du jeu des acteurs ou même des cascades.
Non, CLASH OF THE NINJAS invite à rentrer pleinement dans le côté nanar du film et de se délecter avec un plaisir coupable de tous ces combats mal chorégraphiés, de ces costumes de ninjas mal faits et surtout de ces doublages trop appuyés. En effet, il est clair que les doubleurs ne sont pas nombreux si bien qu’ils doivent souvent déguiser leurs propres voix pour prendre les traits des différents personnages du métrage. Au-delà de l’incohérence des dialogues et de l’amateurisme (je m’en foutisme ?) notoire des doubleurs, on prend un malin plaisir à les entendre surjouer les accents et les effets de voix. Inutile donc de dire que les doublages de la version française apportent à l’ensemble une plus-value nanarde hors-norme !
En définitive, tout comme la plupart des films de ninjas “deux –en –un” mis en boîte par Godfrey Ho, CLASH OF THE NINJAS ne se regarde pas avec un œil de cinéphile premier degré, mais plutôt avec l’œil second (voire même troisième) degré de l’amateur de nanar, tant le grand n’importe quoi qui se dégage de ce film vaut son pesant d’or ! CLASH OF THE NINJAS est donc un métrage à voir (mais sans le cerveau, car il c’est inutile d’y chercher une quelconque cohérence…).