Sueurs Froides en version papier

Au sommaire du numéro 37 : Dossier Val Lewton, Nancy Drew, Biographie de Ulli Lommel, la saga Flower and Snake, la franchise Leprechaun, entretien avec Patrice Herr Sang, Entretien avec Marian Dora.
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Belgique - France - 1976 - Jess Franco
Titres alternatifs : La partouse de minuit, Midnight Party , Heisse Berührungen, La coccolona, Lady porno
Interprètes : Lina Romay, Monica Swinn, Olivier Mathot, Evelyne Scott, Claude Boisson

Un texte signé Philippe Delvaux

La partouze de minuit

Sylvia est danseuse nue dans un cabaret interlope. Elle vit avec un gigolo fainéant mais gentil qu’elle entretient de bonne grâce, et trouve des exutoires sexuels avec un musicien gauchiste et un détective privé plutôt ancré à droite, ce qui ne l’empêche cependant pas d’encore papillonner en sus et de s’offrir à qui d’autre la désire. Un matin, elle se réveille à côté des corps transpercés d’un couteau du couple avec qui elle batifolait lors d’une partie fine. La voilà embarquée dans une aventure qui la verra enlevée à plusieurs reprises par des espions.

LA PARTOUSE DE MINUIT a été projeté – en séance de minuit justement – dans le cadre d’un focus Jess Franco, au cours de la 3e édition du festival Offscreen, en présence du réalisateur et de son actrice et compagne, Lina Romay.

LA PARTOUSE DE MINUIT (la copie présentée proposait la graphie en « s » pour partouse) a été tourné en même temps que LA FILLE AU SEXE BRILLANT. On y retrouve donc les mêmes acteurs, les mêmes décors, des plans identiques, la même coproduction franco-belge, des parallélismes de narration (Lina Romay en danseuse nue)…

Pour autant, il ne s’agit pas d’un pur doublon. Là où LA FILLE AU SEXE BRILLANT opte pour le fantastique ancré dans un jeu figé, LA PARTOUSE DE MINUIT préfère la comédie et laisse cette fois à Lina Romay l’occasion de prouver qu’elle peut développer un vrai jeu d’actrice. On peut rapprocher le ton de celui des « sexy comédies » italiennes, tournées à la même époque. Cependant, le côté puritain de ces derniers est évité, de même heureusement que les gags scatologiques.

Et l’objectif est atteint, le film amuse. Oh bien entendu, l’humour est souvent consternant et procède plus d’effets grossiers mais, oubliés les premier, second voire troisième degrés, on rit de bon cœur. Telle était en tous cas la réaction du public à la troisième édition du Festival Offscreen où LA PARTOUSE DE MINUIT était présenté dans une double séance avec son jumeau, LA FILLE AU SEXE BRILLANT.

Et bien entendu, Jess Franco filme abondamment la nudité de Lina Romay, sans jamais détourner pudiquement sa caméra du sexe de sa compagne. Ce qui permet à cette dernière de composer de très belles séquences érotiques, notamment pour l’ouverture.

Petite originalité, la forme est celle de la narration : LADY PORNO (un de ses titres alternatifs) s’ouvre en effet sur un face-caméra de Lina Romay nue qui, dans des attitudes extrêmement lascives, nous explique que la production veut nous donner un film érotique, raison pour laquelle elle va nous conter l’aventure qui lui est arrivée. Le face-caméra est un effet utilisé très parcimonieusement dans le cinéma traditionnel de fiction, mais qui s’est par contre développé dans le cinéma pornographique du fait de la forme même de ce dernier qui sait qu’il se donne comme spectacle destiné à des voyeurs et qui dès lors ne s’en cache pas. Les regards ou adresse à la caméra se développent d’autant plus que le porno abandonnera progressivement toute fonction fictionnelle dès les années ’80 pour se rabattre en simple enregistrement d’une expérience sexuelle. Le spectateur est alors invité par le film porno à faire partie du fantasme, ce qui se réalise par les nombreux regards caméra qu’on peut y trouver. Pourtant, LA PARTOUSE DE MINUIT n’est pas un hardcore. Il s’agit bien d’un érotique softcore, genre dans lequel, répétons-le, le face-caméra reste plus limité.

LA PARTOUZE DE MINUIT est un Jess Franco qu’on n’hésitera pas à conseiller aux amateurs du réalisateur. Une bonne surprise qui mérite sa redécouverte.

A noter que la copie belge projetée était signée sous le pseudo de James Gardner. En France, le film était sorti en décembre 1977, six mois après LA FILLE AU SEXE BRILLANT.

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Article rédigé par : Philippe Delvaux

Ses films préférés : Marquis, C’est Arrivé Près De Chez Vous, Princesse Mononoke, Sacré Graal, Conan le Barbare

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