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A égale proportion avec le monde des super héros, le western à l’européenne énumère une fameuse ribambelle de noms aussi évocateurs qu’opportunément interchangeables. A tout le moins surexploités. Trinita, Django, Ringo,… sont ainsi tous régulièrement convoqués pour une vengeance à mener, une justice à rendre à leur manière ou un tour de sacré malin à réussir. Et à ces petits jeux, Sartana et Sabata ne sont pas les moins sollicités (à commencer par Giuliano Carnimeo qui en était déjà là à son troisième Sartana, d’abord campé pour lui par Gianni Garko !).
Les fourgons d’or appartenant aux mineurs sont continuellement attaqués par un gang mexicain. Le patron véreux de la mine est derrière tout cela : il a engagé le gang pour voler les cargaisons d’or successives. Sartana entre alors en jeu et négocie avec les différentes parties. Mais les choses se compliquent bientôt avec l’arrivée de Sabbata, le pistolero porteur d’ombrelle…
Avant de camper de bien troubles amants d’Edwige Fenech dans les gialli de Sergio Martino (mais aussi ceux du présent Carnimeo, tel LES RENDEZ VOUS DE SATAN, 1971), l’uruguayen expatrié George Hilton ceignit ses reins, pour une petite poignée de… westerns all’italia, de quelques généreuses cartouchières. Celle qu’il enfile ici, pour ce Sartana devenu Django pour son exploitation française (insondable mystère des retitrages français, effectués sur une titrologie originale déjà bien trempée !), mercenaire plein de tricks (le mini-derringer 4 coups dissimulé dans le pain) et de trucs (sa monomaniaquerie alimentaire), n’est pas la plus ridicule, malgré l’évident enclin gadgeteux (et les velléités twisteuses d’un scénario !) de ce spaghetti. L’acteur n’est ainsi pas hors sujet ni ne souffre d’un défaut de charisme (pas plus d’ailleurs que son collègue pré-Lautnerien, Charles Southwood), et ce malgré la rude concurrence du générique (les roués Piero Lulli, Nello Pazzafini, Marco Zuanelli (…) connaissant leur emploi sur le bout des ongles sales).
Sans doute l’oeil savant et affranchi de l’amateur (mais celui du néophyte ne serait pas en reste !) diagnostiquera au réalisateur (par ailleurs signataire en 1983 d’un des plus supportables post-nuke: LES EXTERMINATEURS DE L’AN 3000) d’éparses et encombrantes bouffées délirantes. Tantôt formelles (des effets, dont le split-screen n’est pas le moindre, surgissent ainsi sans crier gare, alors que le reste du métrage (hors morceaux de bravoure) est « classiquement » mis en image), tantôt lors de l’emploi de quelques motifs exagérément ludiques (la gourde volante, les allumettes d’orteils, …).
Mais, par un paradoxe aussi miraculeux qu’inexplicable, il sera tout aussi difficile à cet oeil de pointer pour autant une franche complaisance (type Barboni) ni même un trop plein de ces manières (évacuées les circonvolutions roublardes d’un scénario un poil alambiqué et confusément articulé peut-être) souvent crues « patte », régulièrement envisagées « style », mais qui alourdissent souvent plus qu’autre chose. Est-ce cela qu’on nomme le « capital sympathie » ?
Late-spagh, peut-être, spoof spagh, vraisemblablement pas…
Spagh’ à voir ? A n’en pas douter !
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Article rédigé par Jocelyn Manchec
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