Sueurs Froides en version papier

Au sommaire du numéro 37 : Dossier Val Lewton, Nancy Drew, Biographie de Ulli Lommel, la saga Flower and Snake, la franchise Leprechaun, entretien avec Patrice Herr Sang, Entretien avec Marian Dora.
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usa - 1961 - William Marshall
Titres alternatifs : La planète fantôme
Interprètes : Dean Fredericks, Coleen Gray, Merissa Marthes, Francis X.Bushman, Richard Kiel

Un texte signé nattie descamps

The Phantom Planet

Mars 1980.
L’homme a installé un peu partout dans l’espace des bases lunaires. De retour d’une mission de routine, le vaisseau Pégase III est perdu corps et bien. La base reçoit son appel de détresse. Pégase IV est envoyé à son secours mais dévie de sa trajectoire. Il s’écrase à son tour sur Reton, la planète fantôme…

Le réalisateur William Marshall (1917-1994), connu pour ses mariages avec de célèbres actrices françaises de l’époque, Michelle Morgan et Micheline Presle, est aussi, pour la petite histoire, le père de la réalisatrice, actrice et scénariste, Tonie Marshall. Producteur de série B des années cinquante et soixante, on le retrouve également en tant qu’acteur dans de nombreux films, tel que SANTA FE TRAIL de Michael Curtiz (1940).

Et nous voilà partis une grande aventure spatiale. Il ne manque rien : mystères, duels, intrigues amoureuses, trahisons, … Dès le début, on est frappé par le scientisme du film. Grâce à son intelligence et à sa raison, l’Homme a transcendé les secrets de la Nature : il est allé à la conquête de l’espace ! A présent, en 1980, même l’espace ne semble plus avoir de secrets pour lui ! Peut-être s’ennuie t-il, là-bas, sur sa base lunaire… Mais, l’espace est vaste et d’autres intelligences existent…
Aussi, lorsque Pégase IV s’écrase sur Reton, la conquête de l’espace est en quelque sorte relancée… Le crash de Pégase 4 ouvre de nouvelles perspectives, lesquelles défient l’imagination…

Dans le rôle de l’astronaute Franck Chapman, perdu sur une autre planète, l’acteur Dean Fredericks apparaît comme la préfiguration du fameux capitaine Kirk de la série télé STAR TREK interprété par William Shatner. Blond et musclé, la mâchoire carrée, acteur de série télévisé à succès, la comparaison s’arrête pourtant là. Inexpressif, Dean Fredericks semble longuement méditer chaque réplique et apparaît comme absent.

La réalisation manque cruellement de tension dramatique. L’absence de rythme enlève du charme au film. Le film repose sur des effets spéciaux variés : miniaturisation, gravité, monstres, et même guerre intergalactique. Des effets spéciaux plutôt ambitieux pour une entreprise avec de si faibles moyens…ce qui rapproche au final plus le film d’une série Z ; La musique est plus qu’à la hauteur et contraste, de manière surprenante, avec la réalisation médiocre.

THE PHANTOM PLANET compte aussi de ravissantes playmates capables de retenir l’attention du spectateur. Dans le rôle de Liara, fille chérie du chef de Redon, Coleen Gray, tombe sous le charme du chevaleresque héros de l’espace, mais elle n’est pas la seule… et il faudra beaucoup de détermination virile au héros pour s’arracher à une si douce planète…

THE PHANTOM PLANET se prend très au sérieux sur le plan scientifique: on y découvre une puissance dominatrice, consciente de sa supériorité technologique. A l’issu de progrès techniques sans précédents, le film met cependant moins en garde contre les dangers de la science que contre la perte de valeurs fondatrices, comme le travail, et le manque de repères moraux. En pleine guerre du Viêt-Nam, l’Amérique, certaine de sa supériorité, avait besoin de modèles et quoi de mieux que Dean Fredericks, star du petit écran, mais également héros décoré, de la seconde guerre mondiale. On peut déplorer l’ambiguïté du propos: l’ouverture sur un champignon atomique accompagné d’un commentaire en voix off vantant la fission nucléaire comme un progrès spectaculaire, fait d’ailleurs froid dans le dos …Mais on ne peut pas être curieux tant cette production de science-fiction reflète l’état d’esprit d’alors d’une certaine Amérique, à la veille d’une profonde mutation sociale…



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Article rédigé par : nattie descamps

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