Au sommaire du numéro 37 de Sueurs Froides :
Val Lewton, Nancy Drew, Ulli Lommel, Flower and Snake, Leprechaun, Patrice Herr Sang, Marian Dora.

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English Revolution – A Field in England

Un texte signé Mazel Quentin

Nationalité
Royaume-Uni
Année de production

2013
Réalisation

Ben Wheatley
Interprètes

Reece Shearsmith, Michael Smiley, Richard Glover, Peter Ferdinando, Ryan Pope, Julian Barratt

L’Angleterre est en pleine guerre civile, Whitehead un astrologue dont le convoi a été attaqué, suit des déserteurs à travers champs. Leur fuite est interrompue par O’Neil, un alchimiste irlandais qui capture le groupe et force celui-ci à l’aider à trouver un trésor enterré en rase campagne.
Ben Wheatley est un habitué de l’Etrange Festival. Découvert il y a deux ans pour son second film KILL LIST, il a ensuite eu droit à une rétrospective en 2012 où il avait présenté son premier travail DOWN TERRACE, ainsi que son nouveau film, TOURISTES. Cette année, son dernier long-métrage est encore une fois programmé pour notre plus grand plaisir. En 2014, il se retrouve également à l’affiche de l’Offscreen festival, et est même annoncé pour une sortie en salles belges, dont on attend confirmation.
Comme à son habitude, Wheatley opte pour un casting très réduit, c’est au total six acteurs qui nous raconteront l’histoire incroyable d’ENGLISH REVOLUTION – A FIELD IN ENGLAND. On retrouve alors Julian Barratt, Reece Shearsmith, Richard Glover, Peter Ferdinando et Ryan Pope. Une joyeuse équipe d’acteurs anglais, tous aussi impliqués et talentueux les uns que les autres, faisant sonner les répliques avec aisance et habileté, un plaisir dont on ne saurait se priver. C’est avec habitude que l’on retrouve aussi Michael Smiley, présent sur tous les films de Wheatley, incarnant le rôle d’O’Neil avec le ton et l’air manipulateur qui lui conviennent si bien. Un méchant parfait. On notera aussi l’excellente prestation de Reece Shearsmith dans le rôle de Whitehead, un acteur anglais plus que chevronné que l’on avait vu dans BIENVENUE AU COTTAGE de Paul Andrew Williams, CADAVRES A LA PELLE de John Landis et plus récemment Le DERNIER PUB AVANT LA FIN DU MONDE d’Edgar Wright.
Une direction d’acteur parfaite, accompagnée par la sensation que les comédiens s’amusent, on en demande rarement autant. Wheatley nous montre encore une fois que sa force principale est de raconter des histoires grâce, avant tout, à des personnages.
ENGLISH REVOLUTION – A FIELD IN ENGLAND, est cependant un film très original dans la filmographie de Wheatley. En effet, il donne ici une importance prédominante à la mise en scène et au travail graphique, écartant légèrement les personnages et dialogues, même si ceux-ci restent parfaitement succulents.
Pour décrire ce dernier film, on parlera probablement d’un mélange entre BLUEBERRY de Jan Kounen et de VALHALLA RISING de Nicolas Winding Refn, le tout teinté d’un humour anglais incroyable. Entre le film fantastique, la comédie et le film expérimental, Wheatley nous propose une photographie en noir et blanc superbe, rythmée par un montage alternant harmonieusement longueurs et accélérations impétueuses.
Si les précédents films donnaient une ambiance plus réaliste, c’est même tout le débat autour de KILL LIST, ce dernier met les personnages au cœur d’influences magiques, et surréalistes, pour mettre en scène la prise de conscience de Whitehead sur sa liberté. Une quête initiatique pour s’extraire de toutes dominations, se libérer des chaînes qui l’asservissent et enfin devenir « son propre maître », Whitehead s’émancipe alors petit à petit des carcans que lui sont imposés. Enfermés dans différents tableaux, en prise à diverses magies et contraintes physiques, nos héros se libéreront, comme il est coutume chez Wheatley, avec toute la violence et la brutalité nécessaire.
ENGLISH REVOLUTION – A FIELD IN ENGLAND est sans conteste le film le plus ambitieux et le plus abouti de Wheatley. Un tour de maître primé en République Tchèque du prix spécial du jury lors du Festival international du film de Karlovy Vary.
C’est une séquence psychédélique après la prise de champignon hallucinogène qui marquera profondément le film et dévoilera tout le savoir-faire du réalisateur. On notera aussi une sublime musique, qui traduit parfaitement le caractère mystique du métrage.
Noir et blanc, boue, organes virils masculins, Wheatley ose tout et marquent des points à chaque fois. Déroutant et hypnotisant, le travail du réalisateur anglais est simplement incroyable et cet ENGLISH REVOLUTION – A FIELD IN ENGLAND est sans conteste l’un des films phares de cette année.

Retrouvez notre couverture du festival Offscreen 2014.

Retrouvez notre couverture de l’Etrange festival 2013.


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Article rédigé par Mazel Quentin

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