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Annoncé au générique comme le réalisateur Terence Hathaway, Sergio Greco aura bien du mal à camoufler ses travers. Commence alors ce qui pourrait aisément être un long épisode d’une série télévisée très moyenne, extérieurs en moins s’entend bien. Tournées à Londres et à Paris, les aventures du mou du genou en chef, Fantastic Argoman, prennent la route du catalogue de voyage. On peut même se demander si la vue de Paris prise de la Tour Eiffel n’a pas été rachetée à un touriste de passage, caméra Super8 en bandoulière. Tout le reste sera tourné à Cinecitta. Rome et ses studios : pour une fois les mots magiques prendront un sacré coup dans l’aile. Scottland Yard croule sous les parois de bois et les éditions de livres anciens, alors que les intérieurs futuristes s’affichent sottement, sans le moindre éclat. Les couleurs à la limite du supportable feront le reste. Les rares moments de bravoure visuelle interviennent si tard dans le récit qu’ils ont quasiment perdu toute chance de retenir quelque attention que ce soit.
Le propos sera ténu et n’aura qu’une qualité: ne pas faire d’ombre à la mise en scène. L’autoproclamée Reine du Monde fait rien qu’à déranger Fantastic Argoman en volant des bijoux. Contraint d’intervenir, il doit alors arrêter de draguer pépère dans sa maison en plastique prêtée par les Sentinelles de l’air. Et telle une grosse guêpe vengeresse – combinaison moulante jaune, slip noir pour tenir le tout et capeassortie pour garder l’équilibre quand il saute d’un tabouret- il fait leur fête à toute une série de méchants en cuir aux masques d’un goût plus que douteux.
Ce ne seront alors qu’interminables dialogues entre inspecteurs, militaires de haut rang et l’Argoman attentif Chacune des infimes idées sera utilisée jusqu’à la corde. L’arrivée d’un hovercraft prend l’allure d’une venue futuriste à savourer sans fin. Bref, le remplissage est à son comble et l’intrigue se traîne la plupart du temps. Greco pousse même le chic jusqu’à enlaidir ce qui peut donner d’habitude un petit coup de fouet salutaire. Une femme en dessous et jarretelles noires passe dans une cour pour distraire des malfaiteurs, manque de chance elle porte des bas vert pomme. Le naufrage est complet. Rien ne viendra sauver cet hymne à la vacuité d’un label nunuche garanti.
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Article rédigé par Philippe Wiedmer
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