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Val Lewton, Nancy Drew, Ulli Lommel, Flower and Snake, Leprechaun, Patrice Herr Sang, Marian Dora.

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Jo d’Audrey Lilith Legrand – sans pitié

Un texte signé André Quintaine

Nationalité
France
Année de production

2022
Réalisation

Audrey Lilith Legrand

Jo d’Audrey Lilith Legrand, c’est l’histoire d’un homme qui va se mettre plus bas que terre en échange d’une hypothétique rédemption. Mais en réalité, nous autres, sommes-nous seulement capables d’accorder un pardon ?

L’homme se lève et marche jusqu’à un bosquet, baisse son pantalon quelque peu raide à cause du froid et de la crasse. Jo pond son affaire avec une satisfaction non dissimulée. Il remonte ensuite son vêtement sans même s’essuyer. Avec quoi, de toute façon ? Il en a profité pour vidanger sa vessie.

Sombrer dans le néant

Jo est un clodo, du genre alcoolisé 24 heures sur 24, pouilleux et puant. Jo a choisi l’avilissement, la déliquescence. Il a fauté, gravement fauté même. Au point qu’aucune rédemption n’est envisageable. La culpabilité lui impose ce voyage dans la souffrance. De toute manière, la honte, rançon de sa lourde négligence, l’empêche même d’implorer miséricorde.

Dès lors, le pardon ne peut émerger que de l’autre, désintéressé, altruiste. Mais cette absolution tarde à venir. Alors, il continue de s’enfoncer, inlassablement. Sa vie est une effroyable errance sans fin.

Sur le plan symbolique, Audrey Legrand choisit de situer son récit lors de la période de Noël. Probablement le pire moment pour un SDF. Noël, c’est une période où planent dans l’air joie et magie.

Le père Noël n’existe pas

Chacun est bienveillant avec son prochain, à l’écoute et généreux, en accord avec l’esprit de Noël qui se traduit, selon une définition chrétienne, par « la capacité du coeur à tenir une offense pour non avenue, à renoncer à en tirer vengeance et à privilégier l’amour sur la revanche. »

Un élan de générosité dont sont exclus les SDF, une population qui comprend officiellement en France 42 000 enfants.

Or, s’il est déjà si difficile de venir en aide à 42 000 enfants, comment croire un seul instant qu’une main puisse se tendre vers Jo ?

Qu’en pense Audrey Lilith Legrand ? Apportera-t-elle une réponse surprenante ou nihiliste ? Les proches de Jo accepteront-ils de témoigner de l’amour et de la compassion, où préféreront-ils jouir de leur vengeance, même au risque de se damner eux-mêmes pour l’éternité ?

Le temps détruit tout

Même si l’auteur ne nous épargne pas les problèmes de santé de Jo, il est probable que le texte aurait gagné à aller plus loin dans la déchéance du bonhomme, quitte à transformer le lecteur en compagnon de route. Certes, les descriptions sont plutôt corsées dans cette longue nouvelle, néanmoins elles restent assez sages. La lecture ne souffre pas vraiment des fautes d’orthographe et d’une narration qui manque parfois d’une certaine maturité. Quoi qu’il en soit, ces malheureuses scories ne font pas d’ombre à un texte portant un message fort.

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Chance féline mort crétine – critique d’une autre nouvelle d’A.l. Legrand


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Article rédigé par André Quintaine

Ses films préférés - Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks... Passionné de cinéma de genre, oeuvre également sur les blogs ThrillerAllee consacré au cinéma allemand et L'Écran Méchant Loup dédié aux lycanthropes au cinéma