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Au début des années ’70, Raymond Chow lance la Golden Harvest dans le but avoué de concurrencer la toute puissante Shaw Brothers. Une des premières grosses productions de la nouvelle compagnie sera LES 8 INVINCIBLES DU KUNG FU, un wu xia pian (film de chevalerie chinoise) à gros moyens destiné à imposer une nouvelle génération de stars hongkongaises. De jeunes acteurs et actrices débutent ainsi dans ce long-métrage et beaucoup deviendront, par la suite, des incontournables du cinéma asiatiques comme Angela Mao, Nora Miao ou encore Sammo Hung, ici pratiquement réduit à faire de la figuration.
Comme souvent avec les productions épiques d’arts martiaux, le scénario est touffu et le spectateur doit redoubler d’attention pour ne pas se perdre dans cette intrigue foisonnante qui multiplie les personnages et les retournements de situation. La trame générale, cependant, reste basique puisqu’elle concerne huit experts en arts martiaux qui s’associent afin de défaire un tyrannique méchant. Fils et filles de généraux assassinés jadis par le cruel Siao ces « 8 invincibles » tentent de renverser le souverain en usant de leurs armes et de leurs poings, hélas, le tyran est protégé par une garde rapprochée d’experts dans le maniement du fouet.
Traditionnel, LES 8 INVINCIBLES DU KUNG FU aligne certains clichés inhérents au cinéma martial de cette époque, comme ces jeunes demoiselles forcées de se travestir pour prendre leur place, déguisée en chevaliers forcément efféminés, au sein d’un monde d’hommes. Mais le long-métrage ne manque pas d’ampleur et la Golden Harvest n’a pas mégotté sur les dépenses pour offrir de jolis décors, un tournage en extérieurs, une figuration nombreuses et des affrontements martiaux imposants. Réalisateur vétéran célèbre pour avoir révélé Bruce Lee (via BIG BOSS et LA FUREUR DE VAINCRE) puis Jackie Chan (avec LA NOUVELLE FUREUR DE VAINCRE), Lo Wei, lui aussi transfuge de la Shaw Brothers, emballe l’ensemble avec professionnalisme mais sans toujours conférer le rythme souhaité à un film parfois bien bavard. LES 8 INVINCIBLES DU KUNG FU met, en effet, un peu de temps à démarrer et la première heure n’est guère palpitante : elle se contente de détailler la formation du groupe de combattants et propose, simplement, quelques escarmouches pas vraiment excitantes. Les méchants possèdent, en effet, une adresse exceptionnelle au fouet, ce qui leur permet de désarmer facilement nos gentils révolutionnaires. Heureusement, ceux-ci finissent par trouver une parade et imaginent des épées « gadgets » leur donnant l’ascendant sur les despotes. LES 8 INVINCIBLES DU KUNG FU se poursuit, logiquement, par une grosse bagarre finale durant laquelle les armes blanches s’opposent aux fouets. Malheureusement, quoiqu’elle soit énergique et sanglante, cette bataille manque de punch et les chorégraphies demeurent rudimentaires, les sauts, les câbles et les effets divers suppléant aux lacunes des acteurs.
Dans l’ensemble LES 8 INVINCIBLES DU KUNG FU constitue un spectacle raisonnablement divertissant mais relativement ennuyeux durant sa première partie. Si la suite rattrape ce défaut et multiplie les combats violents, le long-métrage reste, toutefois, anecdotique et ne possède pas le charme et l’ampleur des productions similaires de la Shaw Brothers. Les nostalgiques et les inconditionnels du cinéma wu xia peuvent néanmoins risquer un œil à cette production sympathique. Il y a, en effet, tellement pire dans le genre…
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Article rédigé par Frédéric Pizzoferrato
Ses films préférés - Edward aux Mains d’Argent, Rocky Horror Picture Show, Le Seigneur des Anneaux, Evil Dead, The Killer