Un texte signé Jérôme Pottier

USA - 1935 - Karl Freund
Titres alternatifs : Mad Love
Interprètes : Peter Lorre, Conrad Veidt, Frances Drake, Keye Luke


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retrospective

Les Mains D’Orlac

Le Dr Gogol est un éminent chirurgien qui passe toutes ses soirées au théâtre à admirer l’actrice Yvonne Orlac. Il tente, maladroitement, de lui déclarer sa flamme et se ridiculise. Il rentre déçu avec, comme seule conquête, une statue à l’effigie d’Yvonne. Pendant ce temps, Stephen Orlac perd, dans un tragique accident, ses deux mains, Yvonne se tourne alors vers Gogol pour obtenir de l’aide…
Ce film est la seconde adaptation du célèbre récit fantastique écrit par le Français Maurice Renard en 1921, après celle que réalisa Robert Wiene en 1924 avec Conrad Veidt dans le rôle d’Orlac. Une adaptation Française complètement dingue sera réalisée en 1961 par Edmond T. Gréville. MAD LOVE est le dixième et dernier film de celui qui fut l’un des plus grands chefs opérateur de l’histoire du cinéma (notamment sur METROPOLIS de Fritz Lang en 1927). Il quitte malheureusement le grand écran pour finir sa carrière à la télévision, non sans avoir donné naissance à deux classiques du septième art : LA MOMIE (en 1932 avec Boris Karloff) et cette adaptation de LES MAINS D’ORLAC.
Dès le générique, on est saisi d’une étrange frayeur lorsqu’un poing vient briser la fenêtre sur laquelle apparaissaient les noms des comédiens. Puis, on enchaîne avec une pièce de théâtre grandguignolesque dans laquelle on torture le « sexe faible » avec un sadisme des plus prononcés, le spectateur sait qu’il est ici face à une œuvre cruelle et atypique. Le scénario va aller de rebondissement en rebondissement tous plus macabre les uns que les autres (voir, à ce sujet, le gâteau garni d’une guillotine et de squelettes en crème) jusqu’à un final « échevelé ». La merveilleuse mise en scène de Karl Freund est soutenue par une distribution éblouissante.
Peter Lorre, dans le rôle de Gogol, livre une composition hallucinante d’un savant fou. Cet acteur légendaire en est alors au tout début de sa carrière américaine. Il s’illustrera par la suite dans de nombreuses séries B US, mais tous les cinéphiles resteront à jamais marqués par son interprétation de Hans Beckert dans M de Fritz Lang en 1931. Le Dr Gogol est assisté dans ses travaux par le truculent Keye Luke, grand habitué de la série CHARLIE CHAN, qui fut le Dr Wing des deux GREMLINS de Joe Dante (1984 et 1990). Yvonne Orlac est magistralement personnifiée par la troublante Frances Drake, on comprend aisément que Gogol en soit tombé amoureux fou. Stephen Orlac est joué par une autre légende : Colin « It’s alive » Clive. Acteur démentiel, célèbre pour son interprétation du Dr Henry Frankenstein dans les deux chef-d’oeuvres de James Whale : FRANKENSTEIN (1931) et LA FIANCEE DE FRANKENSTEIN (1935). Ce natif de Saint-Malo (en 1900) eut une carrière éclair, il s’éteint tragiquement le 25 juin 1937, terrassé par une pneumonie et ravagé par l’alcool. Sa confrontation avec Peter Lorre atteint ici des sommets, une saine émulation s’installe entre ces deux acteurs, on a l’impression d’assister à un concours dans l’art d’interpréter la folie.
Cela sert bien sûr cette bobine complètement dingue durant laquelle la guillotine s’exprime et les statues prennent vie. On peut même supposer qu’une scène délirante a inspiré Stan Lee pour sa création du Dr Fatalis (Dr Doom aux USA). Film troublant dont le seul défaut est un personnage comique assez incongru (la servante alcoolique du Dr Gogol), MAD LOVE est un classique absolu de l’épouvante, le testament d’un des plus grands artistes de l’histoire du cinéma.






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Article rédigé par : Jérôme Pottier

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