Un texte signé Sophie Schweitzer

Etats-Unis - 1964 - Philip D'Antoni
Titres alternatifs : Seven-Ups
Interprètes : Roy Scheider, Tony Lo Bianco, Bill Hickman.


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review

Police Puissance 7

Buddy est le chef d’une unité spéciale de la police new-yorkaise surnommée les « Seven-Ups ». Bien qu’auréolée de victorieuses arrestations dans la pègre, cette unité spéciale n’est pas appréciée de tous. En effet, ses méthodes sont violentes, souvent hors la loi, et imitant parfois celles de l’organisation mafieuse. Justement, celle-ci est sur les dents. Nombre de ses gros bonnets se sont fait kidnapper contre de l’argent, et ce par de faux agents de police. Pris entre deux feux, l’un de membres des Seven-ups est brutalement tué par la pègre. Buddy se lance alors dans une vendetta, ignorant les avertissements de ses supérieurs.

Derrière ce thriller « hard-boiled » se cache le producteur Philip d’Antoni ajouter une virgule qui passe derrière la caméra pour réaliser le troisième volet d’une trilogie qu’il a produite, entamée avec BULLITT et FRENCH CONNECTION. Si chacun de ses films fonctionne séparément et a sa propre histoire, les trois proposent néanmoins une vision assez noire d’un New York corrompu, vérolé par la mafia, et où la police doit adopter des méthodes réprouvées pour s’en sortir. De surcroît, ils comportent des scènes de course poursuite en voiture mémorables qui ont non seulement marqué le public, mais également l’histoire du cinéma, changeant la production de films d’action.

Pourtant, THE SEVEN UPS et son réalisateur ont été oubliés. Ce dernier a pourtant été un producteur consciencieux, comme avec BULLITT et FRENCH CONNECTION, et c’est lui qui a coordonné les scènes d’action et les cascades réalisées par Bill Hickman. Le film est tourné principalement dans les rues de New York, notamment de l’Upper West Side de Manhattan. Certains ponts et bâtiments emblématiques de la ville apparaissent à l’image, donnant un véritable sentiment de réalisme au métrage. Ainsi, on reconnaît la patte du réalisateur et producteur jusque dans les cascades effectuées par les voitures lors de la course poursuite, très semblables d’un film à l’autre dans leur mise en scène et la gestion du décor.

Le héros est incarné par Roy Scheider (LES DENTS DE LA MER, MARATHON MAN, 2010, THE FRENCH CONNECTION). Buddy, son personnage, est un fils d’émigré italien qui a choisi la police quand d’autres ont préféré la mafia. Justement, l’un de ses anciens camarades de jeu est devenu un membre important de la pègre et un indicateur pour Buddy. Toute l’ambiguïté de ce dernier et de ses méthodes est mise en exergue par ses relations avec la pègre, jusque dans ses réactions lorsqu’un de ses hommes est repéré puis assasiné par la mafia. Buddy se lance alors dans une vendetta que n’aurait pas renié Don Corleone.

Le scénario s’est inspiré d’une unité spéciale ayant réellement existé. Écrit par Albert Ruben, le film dépeint donc un univers où la frontière est si mince entre la police et la pègre que des criminels peuvent aisément se faire passer pour des policiers, tandis que ces derniers peuvent user de méthodes mafieuses, au point qu’il est difficile de faire la différence entre les deux. Ce qui bien sûr fait le jeu de petits malins qui profitent de tout cela. Buddy se retrouve confronté aux limites de ses méthodes. Mais le film s’attache plus à dépeindre un personnage qui, sous des dehors débonnaires, a un caractère chevaleresque, dont la loyauté envers ses hommes prime sur tout le reste, et l’attachement à ses valeurs le pousse à ne faire aucune concession, quand bien même celles-ci lui sauveraient la vie.

Au-delà du portrait d’une ville malade, THE SEVEN UPS fait le portrait d’un personnage et surtout d’un acteur. Roy Scheider donne corps et vie à ce personnage, le rend attachant, et porte sur ses épaules tout le récit. Les scènes d’action sont impeccables, tout comme l’atmosphère de la ville, carrément étouffante, à la noirceur angoissante qu’on retrouvera plus tard dans LA NUIT NOUS APPARTIENT, mais ce qu’on retiendra surtout du film, c’est le portrait d’un héros comme on n’en fait plus, avec cette nostalgie propre aux films de cette décennie : les années 70.






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Article rédigé par : Sophie Schweitzer

Ses films préférés : Le bon, La brute et le Truand, Suspiria, Mulholland Drive, Les yeux sans visage, L'au-delà


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