The Giant Behemoth
Dans un petit village de Cornouailles, un pêcheur est retrouvé mort dans d’étranges circonstances. Deux savants sont envoyés et découvrent l’existence d’un monstre préhistorique réveillé par des expériences nucléaires ! Ce dernier se dirige sur Londres et sème la destruction avant d’être anéanti…
Réalisateur anglo-américain d’origine franco-russe né en 1902, Eugène Lourié eût une carrière cinématographique scindée en deux parties. Tout d’abord en France où il exerça en tant que décorateur travaillant sous la direction de réalisateurs de renom : Renoir, Allegret ou Chenal. Puis aux Etats-Unis où il tourna aux côtés de Charlie Chaplin. Ce n’est qu’en 1953 qu’il se fera une certaine notoriété dans le domaine du cinéma fantastique en réalisant LE MONSTRE DES TEMPS PERDUS adapté d’un roman de Ray Bradbury (La Corne de Brume) et dont les effets spéciaux sont signés Ray Harryausen. Là, il démontre le péril de l’atome qui va engendrer le réveil d’un monstre préhistorique semant le désordre à New York. Ce fil conducteur fit d’ailleurs impression auprès du public japonais dont un certain Inoshiro Honda, futur réalisateur de GODZILLA.
THE GIANT BEHEMOTH que Lourié réalise en 1958 suit la même logique que le précédant avec cette fois un dinosaure géant imaginé par Robert et Allan J. Adler qui en écriront un script basique et linéaire dont les effets spéciaux seront conçus par quatre hommes : Louis de Witt, Jack Rabbin, Irving Block et le grand Willis O’Brien. Au générique, on retrouve André Morell le futur Docteur Watson du CHIEN DES BASKERVILLE de Terence Fisher. Eugène Lourié tournera par la suite THE COLOSSUS OF NEW YORK avec Ross Martin alias Artemus Gordon de la série des Mystères de l’Ouest, puis finira en apothéose avec GORGO qu’il réalisera dans les studios de Londres. Il est bien dommage que sa carrière dans le fantastique s’arrêta ici, car ses trois films à bestioles égaleront bien les futures productions nippones mettant en vedette Godzilla, Varan, Ghidora ou Mothra. Ses trois métrages prouvent bien que nous avions à faire à un réalisateur dont la mise en scène fut raffinée voire grandiose, et mêlée d’un zeste d’humour. Eugène Lourié retournera à son premier amour, la direction artistique et on verra son nom inscrit aux génériques de films comme SHOCK CORRIDOR ou CONFESSION D’UN MANGEUR D’OPIUM.