Flic ou Zombie
Mortis et Bigelow sont deux inspecteurs chargés de résoudre une enquête de braquage de banque. Ils découvrent très vite que leur affaire a un lien avec les expériences d’un laboratoire.
Ah ça ! On peut dire qu’on en a mangé du buddy-movie dans les années 80 et à toutes les sauces qui plus est. Si au début, cette formule avait réussi à souffler un vent de fraîcheur sur le polar, il arrive toujours un moment où ladite formule montre des signes de lassitude. Ainsi, après le choc des générations (L’ARME FATALE avec le préretraité qui se coltine le traumatisé du Vietnam), celui des cultures (DOUBLE DETENTE avec le ricain et le russe), celui de « Qui a la plus grosse ? » (TANGO ET CASH), voilà le choc des genres avec… le zombie en guise de coéquipier.
Pour ceux qui ont déjà été témoins de plusieurs pétages de câble du buddy-movie (avec des flics qui font équipe avec des chiens, des aliens ou même… des dinosaures), rassurez-vous, le mélange ici fonctionne et cela grâce à un scénario assez malin : le film démarre en trombe comme une comédie policière en présentant notre binôme d’inspecteurs (le sérieux en costard, Mortis, incarné par Treat Williams et l’autre, le comique de service, Bigelow, en la personne de Joe Piscopo), l’intrigue entre très tôt dans le vif du sujet avec un mystérieux laboratoire. Et il ne faut guère plus de temps pour que l’inévitable se produise avec cette bagarre où l’un des deux trouve la mort et se fait ressusciter dans la foulée. Tout ça pour aboutir au postulat du buddy-movie avec un mort-vivant.
De cette manière, nous suivons donc deux fils rouges qui permettent à FLIC OU ZOMBIE d’exploiter son pitch. D’un côté, nous avons Mortis qui découvre les désagréments de sa nouvelle condition (il n’est pas un zombie typique d’un film de Romero, on dirait qu’il se réveille d’une longue sieste), de l’autre, avec cette enquête somme toute classique, qui n’est donc qu’un prétexte pour ponctuer le métrage de scènes horrifiques du meilleur effet comme des attaques de zombies et autres monstres. Cela achève de donner un cachet particulièrement fun au long-métrage.
Néanmoins, FLIC OU ZOMBIE est loin d’être parfait, il est même inégal avec son rythme en dents de scie avec de gros passages à vide : des erreurs de débutant, vu qu’il s’agit de la première réalisation de Mark Goldblatt qui nous sortira une version du PUNISHER, avec Dolph Lundgren, l’année d’après. Le film réussit toutefois à ménager des petits moments jubilatoires (merci au département effets spéciaux pour les maquillages et autres) qui méritent le détour. Et puis bon, il y a quand même Vincent Price et Darren McGavin au casting, rien que ça, ça ne se refuse pas.