Un texte signé Nassim Ben Allal

Etats-Unis - 1980 - Ulli Lommel
Titres alternatifs : The Boogeyman
Interprètes : Suzanna Love, Ron James, John Carradine, Nicholas Love


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retrospective

Spectre

A l’orée des années quatre-vingt, l’allemand Ulli Lommel a déjà réalisé un certain nombre de films dans son pays. Passé à la toute fin de la décennie précédente par la Factory d’Andy Warhol pour le compte duquel il tourne deux films, il voit enfin l’opportunité de réaliser un premier film américain s’adressant à un public plus populaire. Réunissant trois cent mille dollars, sa femme, l’actrice Suzanna Love, son beau-frère, le comédien Nicholas Love et quelques autres, il se lance dans trois semaines de tournage.

Etats-Unis, milieu des années soixante. Lacey et son frère Willy, espionnent leur mère et son petit copain en plein préliminaires sexuels dans le canapé familial. Enrageant, le beau-père envoi Lacey dans sa chambre et attache le pauvre Willy à son lit. Subissant pour la énième fois les sévices de son beau-père, Willy trouve l’opportunité de se débarrasser de lui lorsque Lacey lui passe un couteau pour détacher ses liens. Willy poignarde l’amant de sa mère, sous les yeux de Lacey, qui assiste à la scène en en regardant le reflet dans un miroir.
Quinze ans plus tard, Lacey et Willy vivent dans la ferme de leur oncle. Mais si Lacey est mariée et mère d’un enfant, elle est toujours sujette à de terribles cauchemars et Willy n’a plus parlé depuis ce terrible soir. Voulant exorciser ce passé, le mari de Lacey la ramène sur les lieux du crime. C’est alors qu’elle y brise le miroir dans lequel elle a vu le meurtre. Très vite, des évènements aussi étranges que funestes ont lieu, tous ayant vraisemblablement un rapport avec ce miroir…

Depuis quelques années, la filmographie d’Ulli Lommel a pris un tournant assez étrange, le bonhomme se spécialisant dans le film de serial killer adaptés de faits divers. Il est dommage que cela fasse oublier la contribution de cet honnête réalisateur, venu de l’underground allemand des années soixante-dix, aux étagères poussiéreuses des vidéo-clubs des années quatre-vingt. Si ses films sont sortis et ressortis sous de nombreux titres différents, THE BOOGEYMAN a quant à lui fait son petit bonhomme de chemin, se hissant même au rang de films culte dans certains cercles de cinéphages. Sorti en France sous le nom de SPECTRE, THE BOOGEYMAN louche dangereusement sur le HALLOWEEN de Carpenter lors de sa première séquence, tant dans la réalisation que dans le choix des décors, de la musique et même dans la narration. Le doute est cependant vite levé, THE BOOGEYMAN n’étant pas un slasher, mais plutôt un film de revenant, voire d’esprit frappeur, assaisonné à la sauce slasher, ce qui augure de quelques meurtres assez inventifs (voir celui de la voiture). Relativement lent, le récit prend le temps d’installer la situation et ses personnages, sans pour autant accélérer par la suite. Sans être ennuyeuse, la très longue première partie risque d’en dérouter plus d’un mais petit à petit, les choses prennent forme et l’excellente idée de l’esprit enfermé dans un miroir, diaboliquement exploitée. Les meurtres s’enchaînent alors à une bonne cadence, tandis que les protagonistes essayent de trouver une solution. Parfois un peu rapide dans ses explications, le film se paye le luxe de mettre en scène John Carradine, parachuté longtemps après le tournage, dont le personnage de médecin intervient plusieurs fois pour faire le lien et diriger le scénario dans une seule et unique voix.
Inventif et sympathiquement daté, THE BOOGEYMAN se laisse revoir sans déplaisir même s’il a clairement du mal à concurrencé la plupart des bandes sorties à la même époque. Dommage cependant que son climax, ai, lui, sacrément vieilli.






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Article rédigé par : Nassim Ben Allal

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