Un texte signé André Quintaine

USA - 1963 - Herschell Gordon Lewis
Interprètes : William Kerwin, Connie Mason, Mal Arnold, Scott H. Hall, Lyn Bolton, Toni Calvert, Ashlyn Martin, Astrid Olson


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Blood Feast de Herschell Gordon Lewis

Les films d’horreur qui sont entrés au panthéon du cinéma ne sont pas forcément des chefs-d’œuvre. Anthropophagous, par exemple, a marqué les esprits non pas pour ses qualités artistiques, mais grâce à son final durant lequel George Eastman dévore ses intestins. Blood Feast fait clairement partie de cette catégorie de films. Les neuf jours de tournage et le budget de 25 000 dollars donnent d’ailleurs une idée de l’ambition des auteurs…

Take it easy

L’interprétation n’est pas assurée par des professionnels, la musique composée de quelques notes jouées à l’orgue ou au tambour est d’une sobriété spartiate, les dialogues sont risibles comme lorsqu’un policier console le petit ami de la première victime en lui disant « Take it easy » (qu’on pourrait traduire par : allez, ce n’est pas si terrible que ça). En comparaison, le scénario déborde d’inventivité…

Fuad Ramses (Mal Arnold) tient un restaurant exotique à Miami. Secrètement, il voue un culte à la déesse Ishtar qu’il compte ressusciter lors d’un repas gargantuesque. Seulement, pour parvenir à ses fins, il a besoin de membres prélevés sur des corps de femmes…

À jamais les premiers

Blood Feast a malgré tout une place privilégiée dans le sanctuaire protégeant les films éternels du cinéma d’horreur… tout simplement parce qu’il sera à jamais le premier, en 1963, à déployer un nombre respectable d’atrocités telles que démembrements, énucléations, trépanations ou encore arrachages de langues.

Bien sûr, le gore avait déjà fait irruption de-ci de-là, comme en 1929 dans le court-métrage surréaliste Un Chien Andalou, dans lequel Luis Buñuel et Salvador Dalí, montraient, en gros plan, les effets d’une lame de rasoir tranchant le globe oculaire d’une jeune femme. Mais, durant les 63 minutes de Blood Feast, le gore n’est pas accessoire ; tout tourne autour de ce genre de scènes, à l’instar des séquences de copulation dans un film pornographique.

Dépasser la ligne rouge

Par ailleurs, la démesure avec laquelle sont exécutées les scènes gores fascine. En effet, Herschell Gordon Lewis fait preuve d’une certaine forme d’obsession dans la mise en image des scènes sanglantes en multipliant les gros plans et en colorant son sang d’un rouge vif éclatant… La composition musicale se contente du son monotone d’un instrument de percussion mais s’avère également très efficace… Quoi qu’il en soit, cette outrance est telle qu’elle a suffi à honorer le réalisateur du titre de parrain du gore, hissant par la même occasion Blood Feast au firmament du cinéma ou, du moins, du film d’horreur.

Connie Mason, héroïne de Blood Feast, a été Playmate du mois dans le numéro de juin 1963 du magazine Playboy.

Dans tous les cas, Blood Feast est un incunable qui contentera à la fois les fans de nanars et ceux à la recherche d’une œuvre pas comme les autres. Par la suite, Herschell Gordon Lewis parachèvera son style fonctionnel et son obsession de la violence baroque avec 2000 Maniacs, un chef-d’œuvre bien plus abouti, formidablement dérangeant en raison de l’intensité des scènes de violence.

Pour aller plus loin, nous vous proposons les critiques de Blood Feast 2: All U Can Eat ainsi que du remake non officiel de Blood Feast : Blood Diner






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Article rédigé par : André Quintaine

Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks... Passionné de cinéma de genre, oeuvre également sur les blogs ThrillerAllee consacré au cinéma allemand et L'Écran Méchant Loup dédié aux lycanthropes au cinéma


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