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Au sommaire du numéro 37 : Dossier Val Lewton, Nancy Drew, Biographie de Ulli Lommel, la saga Flower and Snake, la franchise Leprechaun, entretien avec Patrice Herr Sang, Entretien avec Marian Dora.
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Etats-Unis - 2012 - Don Coscarelli
Interprètes : Chase Williamson, Rob Mayes, Paul Giamatti, Fabianne Therese, Angus Scrimm

Un texte signé Nassim Ben Allal

John dies at the end

Après BUBBA HO-TEP en 2002, Don Coscarelli se fait plutôt rare. Certes, nous avions eu droit à un excellent détour télévisuel avec LA SURVIVANTE (2005) mis en boîte pour la première saison des MASTERS OF HORROR. Par la suite, Coscarelli se fait rare. Une suite à BUBBA HO-TEP intitulée BUBBA NOSFERATU, est annoncée puis repoussée avant d’être annulée… Pour être de nouveau annoncée sous le titre BUBBA NOSFERATU : CURSE OF THE SHE-VAMPIRES, et se voir à nouveau annulée. En 2012, le voilà cependant de nouveau de retour avec un film ovni qui a fait le tour des festivals y compris la deuxième édition du PIFFF.

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Par la suite, le film sort d’abord en VOD aux Etats-Unis, avant de bénéficier d’une combinaison limitée d’écrans à partir du 25 janvier 2013, toujours outre-Atlantique. Le 31e Brussels International Fantastic Film Festival programme ensuite le métrage dans sa célèbre Nuit du fantastique, juste après le terrifiant MAMA.

David Wong, jeune américain, reçoit un journaliste pour lui raconter les aventures hallucinantes qu’il vit sous l’emprise d’une nouvelle drogue, la sauce soja. Voyageant d’une dimension à une autre, dans le passé et le futur, capables de lire dans l’esprit des gens, David et son ami John apparaissent peu à peu comme les seuls remparts à la terrible menace qui pèse sur la terre…

Alors, JOHN DIES AT THE END ? Eh bien non, John dies au début…et ce n’est pas la seule surprise d’un film complètement fou et hallucinatoire où les hot dogs servent de téléphone portable permettant de dialoguer avec un mort, qui réussit le pari non moins fou et hallucinatoire de nous raconter une histoire de la manière la plus folle et décousue…pour mieux retomber sur ses pieds et faire sens…at the end.

Le nombre de films fantastiques et/ou d’horreur qui sous prétexte de « trip » ou d’errances oniriques enchainent les séquences sans queue ni tête sont légion, tout comme ceux qui ne racontent rien sous prétexte de laisser l’interprétation de l’histoire au spectateur. Ici, rien de tout cela : Don Coscarelli est un vrai raconteur d’histoire, un solide scénariste et un metteur en scène chevronné dont la gestion du temps et de l’espace créent un univers censé et logique malgré les différents allers et retours…spatio-temporels, justement.

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En nous forçant à adopter le point de vue de Dave Wong, jeune étudiant qui, comme son nom ne l’indique pas, n’a rien d’asiatique, Coscarelli nous plonge dans une aventure polymorphe qui démarre comme une comédie pour ados avant de bifurquer vers la science-fiction matinée d’horreur avec des entités lovecraftiennes, une secte millénariste, un mystérieux mage, le tout sous l’influence d’une puissante drogue, la sauce soja. En dire plus serait en dire trop. Les aventures de David et John fleurent bon les années 80, quelque part entre BUCKAROO BANZAI et certains films de la défunte Cannon, le tout mâtiné de QUATRIEME DIMENSION.

Au casting, on retrouve le terrible Tall Man de la saga PHANTASM à savoir l’impressionnant Angus Scrimm mais également des « trognes » bien connues telles que celles de Paul Giamatti et de Clancy Brown qui viennent encadrer les deux petits jeunes Dave et John, respectivement interprétés par Chase Williamson et Rob Mayes.

Malgré l’étroitesse du budget, le réalisateur ne sacrifie pas sa vision de l’histoire et parvient, grâce à l’emploi d’effets spéciaux judicieux, à retranscrire un univers totalement décalé tout en le crédibilisant. Imprévisible, drôle et effrayant, JOHN DIES AT THE END est un festival d’idées burlesques, de créativité débridée venant compléter une histoire riche en événements et en rupture de ton. A la foi exercice d’écriture et de mise en scène, le dernier film en date de Don Coscarelli est surtout la démonstration du savoir-faire et de la virtuosité d’un auteur amoureux du (des) genre(s) qu’il aborde.



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Article rédigé par : Nassim Ben Allal

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