OSS 117 se déchaîne
En Corse, un agent de la CIA est assassiné alors qu’il enquêtait sur les activités d’espions étrangers. Ceux-ci tenteraient de mettre en place un détecteur afin de neutraliser les flottes des sous-marins alliés. OSS 117 est envoyé sur place.
Premier film de la série placé sous la tutelle d’André Hunebelle, entre un film de cape et d’épée et un Fantômas avec Jean Marais, OSS 117 SE DECHAINE voit aussi les débuts de Kerwin SIMBAD Mathews dans le rôle-titre. Celui-ci campe un agent secret réellement plein de charme et tout à fait crédible physiquement. Il sera le meilleur avec le bon Frederick Stafford. Quelques années plus tard, il jouera dans LE VICOMTE REGLE SES COMPTES, un honnête film policier, toujours d’après Jean Bruce.
Comme dans les livres, OSS 117 drague tout ce qui porte jupon : la secrétaire de son boss, l’employée d’une agence de location de voitures et, bien sûr, la Girl du film. Il va même jusqu’à embrasser la seconde sans prévenir après quelques minutes de blabla ; sur quoi elle lui dit qu’il parle très bien le français !!! Quel tombeur, cet Hubert… La girl est une Suédoise aux mœurs légères (ah ! le vieux phantasme des Suédoises…), hélas sans grand charme.
Pour ses débuts avec ce héros, Hunebelle a peut-être bénéficié d’un budget plus limité que par la suite : la Corse et Nice sont loin d’être de ces destinations exotiques familières aux super-agents ! Dommage que les beaux décors méditerranéens ne soient guère mis en valeur par le noir et blanc : il y manque vraiment le bleu du ciel et de la mer. OSS 117 fera mieux dans ses aventures suivantes, en couleurs, et il ira plus loin aussi…
Les bagarres chorégraphiées par le grand spécialiste Claude Carliez sont excellentes et valent bien celles des James Bond d’alors. On trouve même une belle scène de combat aquatique, avec poignard et lance-harpon, ainsi qu’une bagarre à bord d’une vedette en marche.
Le gros point faible de ce film est la musique de Michel Magne, vraiment nulle. La chanson du générique est franchement grotesque. On est à des années-lumières de la classe invraisemblable des musiques bondiennes du génial John Barry…
Autre défaut : l’intrigue est assez peu intéressante, il faut bien l’admettre. On a un mal fou à se concentrer dessus, tant elle apparaît confuse et vide… Dieu merci, il y a les bagarres et l’humour pour nous maintenir éveillés.
L’humour, comme dans tous les films de la série Hunebelle, est très proche de celui des James Bond. Mais, soyons clair, il ne s’agit pas ici d’inspiration ! Il provient en fait des romans de Jean Bruce, où OSS avait déjà le sens de la répartie.
A noter aussi, la présence remarquable de l’étonnant Daniel Emilfork, dans le camp des méchants.
OSS 117 SE DECHAINE est un petit film extrêmement sympathique tant il ne se prend pas au sérieux. Il peut aisément amuser un spectateur peu exigeant. Mais André Hunebelle a-t’il déjà réalisé un mauvais film… ?