Sympathy for the Devil – Thriller nocturne
Sympathy for the Devil met en scène un duo de choc composé de Nicolas Cage et Joel Kinnaman pour un road trip infernal.
Un père de famille roule à la hâte vers l’hôpital où sa femme doit accoucher. Malheureusement, sur le parking, un inconnu à la tenue rouge et flamboyante s’incruste et le menace d’une arme à feu. Obligé de conduire sans direction précise, le protagoniste en vient à réaliser que non seulement l’homme assis à l’arrière de sa voiture est complètement fou, mais qu’il est également très violent. Survivre à cette nuit semble alors très compliqué.
Une nuit en enfer
Nicolas Cage incarne cet homme à moitié fou qui entre dans cette voiture familiale comme si c’était un taxi et prend en otage Joel Kinnaman. Ce dernier, qu’on a pu voir dans For All Mankind, Altered Carbon ou encore Silent Night, a un visage très caractéristique, très carré. Il dégage également une aura froide qui contraste évidemment avec celle de Nicolas Cage qui joue encore une fois au bord de la démence et offre des scènes d’une grande intensité. La complicité qui naît entre les deux comédiens participe au plaisir du visionnage.
À cela s’ajoute une esthétique rétro avec des lumières vives contrastées, des lens flares passant devant les personnages alors que la voiture file dans la nuit, un restaurant « diner » tout de rouge et de noir, le look très diabolique du truand campé par Nicolas Cage. Ces choix artistiques confèrent au film un caractère kitch qui donne un ton particulier. Avec sa musique rock n’roll et les scènes de violence qui l’émaillent, on pourrait presque croire qu’il a été produit dans les années 80.
Un film à la formule efficace
Bien qu’en réalité Sympathy for the Devil fasse plutôt penser au film Collatéral de Michael Mann, où un tueur à gages prenait en otage un chauffeur de taxi. On retrouve la même atmosphère, deux hommes dans une voiture filant dans la nuit. Cependant, la ville qu’ils sillonnent n’est pas L.A., mais Las Vegas et ses environs. Le casting s’avère également très différent, puisqu’on ne sait pas très bien si Nicolas Cage campe le diable ou un criminel devenu fou. Il est dans un jeu chaleureux, électrique, à l’inverse du personnage froid incarné par Tom Cruise. Quant à Joel, il a peut-être des airs de chauffeur de taxi, mais il ne rêve pas sa vie, il possède déjà une vie et tient à la conserver. Les enjeux sont donc différents, tout comme le déroulé de la nuit et l’atmosphère du film.
Qui repose sur ses deux comédiens
D’ailleurs, le film joue à opposer ses personnages, entre l’homme à la vie de famille bien rangée, propre sur lui, qui cache sans nul doute d’horribles secrets, et de celui à la vie faite de violence, qui a épousé celle-ci et l’accepte comme faisant partie de la vie, le délivrant de lui-même, parfois même avec une certaine réjouissance. À dire vrai, le jeu de Nicolas Cage, jusqu’à son costume, fait penser au rôle de Rampant incarné par David Tennant dans la série Good Omen.
L’image du diable est omniprésente dans le film. À côté, celle de Dieu est en retrait. Que ce soit la coupe de cheveux de Nicolas Cage, son costume rouge flamboyant, sa manière d’éclater de rire, mais aussi lorsqu’il appelle Satan à lui pour l’aider à réaliser une action risquée, tout convoque l’image de Lucifer. Plus encore, il y a ce sentiment diffus qu’il est venu pour faire expier ses crimes à ce pauvre Joel.