In the spider’s web
Le film d’araignées est un sous-genre du cinéma d’horreur qui revient sur le devant de la scène avec une régularité de métronome. On se souvient, notamment, dans les années 80 de l’HORRIBLE INVASION puis de ARACHNOPHOBIE dans les années 90. Depuis, ces petites bêtes poilues ont quittées le grand écran (à moins de considérer la trilogie SPIDERMAN comme faisant partie de la famille) pour se retrouver cantonnées aux étagères du direct-to-dvd. Après quelques productions Nu Image de qualité variable, voilà que la chaîne Sci-Fi, grande prêtresse du « creature feature » s’y colle à son tour avec plus ou moins de bonheur.
Alors qu’elle parcours la jungle indienne avec un groupe d’explorateurs européens, une jeune femme est sévèrement mordue par une araignée. Conduite dans un village par des autochtones, elle y est soignée par le docteur Lecorpus, un scientifique américain installé là depuis des années. Mais sous des airs affables, Lecorpus cache un lourd secret qu’il partage avec les villageois dont il est devenu le protecteur. Et lorsque que les explorateurs commencent à se douter que quelque chose cloche, ils deviennent la proie d’araignées particulièrement dangereuses et intelligentes qui semblent avoir été dressées par Lecorpus et ses ouailles. Aidée par un policier Indien aussi jovial qu’incapable, la petite bande va devoir affronter de terribles dangers.
Petite bande sympathique et animée des meilleures intentions pour faire frissonner, IN THE SPIDER’S WEB propose un agréable mélange d’horreur et d’aventure à base de jungle, d’indigènes mystérieux, de culte animiste et de grottes où se cachent de terribles créatures. Calibré pour distraire le temps d’une soirée, le but est atteint. Le scénario alterne moment de terreur, de tension avec des séquences plus détendues où l’humour n’est jamais très loin.
Cela dit, deux points noirs sont tout de même à déplorer.
A la vision de ce film, il est légitime de se demander si la chaîne Sci-Fi coupe un peu plus à chaque fois dans le budget effets spéciaux de ses projets. En effet, si le film est techniquement irréprochable pour un produit de ce type, il est desservi par des trucages passablement indigents. Rappelant les pires séquences cinématiques des premiers jeux de Playstation 1, les araignées de synthèses provoque plus l’hilarité que l’effroi. Heureusement, de nombreux plans utilisent de vrais animaux ce qui permet de rétablir l’équilibre…jusqu’au climax particulièrement risible. Mais il n’y a pas que les CGI qui gênent : mis à part Lance Henriksen qui excelle dans un rôle à la démesure de son talent, les autres comédiens sont à la traîne, à commencer par Mike Rogers dans la peau du guide, qui semble avoir été parachuté là la veille. C’est bien dommage car le film est sincère dans son envie de raconter une aventure à l’ancienne et ressemble parfois dans les scènes de grotte au cultissime MONTAGNE DU DIEU CANNIBALE de Sergio Martino. Cette production Sci-Fi ne restera donc pas dans les annales mais peu néanmoins, malgré ces défauts parfois flagrant, amuser l’amateur de tarentules comme l’arachnophobe.
