Hercule et la reine de Lydie de Pietro Francisci (1959)

Ayant connu un immense succès populaire avec LES TRAVAUX D’HERCULE en 1958, Pietro Francisci décide de battre le fer tant qu’il est chaud. Il en propose donc une suite, Hercule et la reine de Lydie, dès l’année suivante, et en convie à nouveau les deux principaux comédiens, Steve Reeves et Silva Koscina.

Le premier est devenu une vedette du cinéma populaire grâce aux TRAVAUX D’HERCULE. Après quelques apparitions dans une poignée de films et un rôle principal dans le JAIL BAIT d’Ed Wood, Steve Reeves trouve ainsi sa voie. Durant cinq ans, l’acteur s’illustre dans le péplum : LA TERREUR DES BARBARES, LA BATAILLE DE MARATHON, LA GUERRE DE TROIE (et sa suite LES CONQUERANTS HEROÏQUES), LE FILS DE SPARTACUS, ROMULUS ET REMUS. Hélas, une blessure sur LES DERNIERS JOURS DE POMPEI l’oblige à être doublé pour les scènes d’action. Au fil du temps, Reeves se recycle dans le cinéma d’aventures (CAPITAINE MORGAN, SANDOKAN LE TITRE DE BORNEO et sa suite LES PIRATES DE MALAISIE) avant de prendre, à seulement 42 ans, sa retraite en 1968 après le western L’EVADE DE YUMA.

De son côté, Silva Koscina, une mannequin yougoslave, possède une filmographie plus riche et variée. Elle alterne films d’auteur (VOLEURS ET VOLEUSE) et divertissement populaire (MICHEL STROGOFF, LES TEMPS SONT DURS POUR LES VAMPIRES) durant les fifties. La décennie suivante la voie se diversifier encore davantage. Elle joue pour Fellini (JULIETTE DES ESPRITS), fréquente une « Bondsploitation » sexy (PLUS FEROCES QUE LES MÂLES) et apparait dans une polissonnerie de Jess Franco, JUSTINE OU LES INFORTUNES DE LA VERTU. Enfin, durant les seventies, elle figure dans l’excellent LISA ET LE DIABLE de Mario Bava ou le plus racoleur giallo LA PEUR AU VENTRE. A la quarantaine, elle raréfie ses apparitions puis, atteinte d’un cancer (qui l’emporte à 61 ans) elle disparaît peu à peu des écrans.

HERCULE ET LA REINE DE LYDIE, comme le premier volet, s’inspire librement de la mythologie grecque et de pièces classiques comme Les Bacchantes d’Euripide. Le principal adversaire du demi-dieu est, cette fois, Omphale, la reine de Lydie. Cette dernière est jouée par Sylvia Lopez, dont le décès brutal, à 26 ans, suite à une leucémie foudroyante, inspira la chanson « Mon amie la rose ». Hercule et sa femme, Iole, rentrent à Thèbes et sauvent Ulysse (Gabriele Antonini), qui les avertit d’un conflit imminent entre les frères ennemis Étéocle et Polynice, tous deux prétendants au trône de Thèbes. Hercule joue les médiateurs, mais se retrouve attiré vers une source enchantée dont l’eau provoque une amnésie immédiate. Capturé par la reine Omphale, il est réduit en esclavage en Lydie et doit assouvir les désirs de la souveraine. Pendant ce temps, une guerre éclate à Thèbes et Ulysse et Iole tentent de retrouver le demi-dieu…

Plus mouvementé que le premier opus, HERCULE ET LA REINE DE LYDIE reprend les éléments classiques du péplum fantastique. Un demi-dieu à la fois humain et tout puissant, une reine sensuelle et tyrannique, des emprunts à diverses légendes et autres éléments mythologiques ou historiques,… Evidemment, le spectacle se montre au rendez-vous avec des démonstrations de la puissance d’Hercule, des bagarres et l’indispensable touche d’érotisme « grand public ».

Co-réalisé par un Mario Bava (non crédité) officiellement seulement directeur de la photographie, HERCULE ET LA REINE DE LYDIE se montre visuellement réussi. Le film tire parti de ses décors grandioses, de ses costumes aux couleurs chatoyantes et de son ambiance très bande dessinée, inspirée par les comics « Flash Gordon ». Une agréable séance pour les nostalgiques du péplum.