Un texte signé Faye Fanel

USA - 1954 - George Sherman
Titres alternatifs : Johnny Dark
Interprètes : Tony Curtis, Piper Laurie, Don Taylor


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retrospective

Les Bolides de l’enfer (1954) À la poursuite du rêve

Dans les années 50, le monde de l’automobile est en plein chamboulement. Le vieux modèle centré sur la famille est malmené par de nouveaux désirs émis par la jeune génération. Les Bolides de l’enfer aborde ce sujet. Le film permet à Sherman de proposer les premières images de courses filmées depuis un hélicoptère. Il participe également à la mise en avant de Tony Curtis dans l’un de ses premiers rôles principaux.

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Tous sur le même modèle

Le monde impitoyable de l’automobile se révèle à Johnny Dark lorsque son patron fait tout pour saboter son projet. Déterminé à prouver que sa voiture est la meilleure, Johnny met tout en œuvre pour lui montrer qu’il a tort.

Dans Les Bolides de l’enfer, George Sherman, sous couvert du film sportif, critique le modèle américain en prenant l’exemple du monde automobile. Pour maximiser les ventes de voitures, les entreprises se concentrent sur la famille et l’American way of life. L’uniformité est par ailleurs primordiale. Personne ne doit aller à l’encontre des normes établies et se démarquer. Le film met en évidence le mépris pour les idées individuelles et modernes. Chaque concepteur de véhicule est rabaissé par n’importe quel moyen. Encore plus lorsqu’il s’agit d’une employée. Le réalisateur souligne ce sexisme en l’isolant, dans le cadre et derrière une glace. Le personnage semble mis en quarantaine tout en donnant l’image d’une poupée dans son emballage.

Une autre technique utilisée est celle de l’espoir trompeur. Lorsque Johnny Dark est convoqué dans le bureau du grand patron, il est flatté pour son travail. Sherman prend le temps de filmer le visage ému de Tony Curtis, après tant d’années de travail, enfin entendu par la direction. La scène touchante est accompagnée d’une musique niaise. Cependant, lorsque Johnny quitte le bureau, la caméra se tourne vers le directeur qui révèle sa véritable nature. Il manipule un employé naïf pour ses propres besoins, quitte à détruire ses rêves et sa confiance.

Il est intéressant de noter que les personnes visées comme étant des éléments perturbateurs sont jeunes. Cette nouvelle génération se heurte ainsi au conservatisme de la précédente. Pour exister, une seule solution : l’émancipation.

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L’émancipation de la jeunesse

Lorsque les protagonistes principaux comprennent ce qui se trame vraiment, la résistance s’organise. Contre l’autorité, Dark, accompagné de Liz, la propre petite fille du directeur, construisent leur voiture de sport. Il décide de participer à une grande course pour prouver leur compétence.

Liz, en plus de sa jeunesse, doit aussi s’affirmer, car jugée incompétente du fait de son genre et de sa naissance. Elle doit imposer ses idées et ne pas montrer de faiblesses pour pouvoir trouver une oreille attentive. Bien que Johnny ne semble au début seulement intéressé que par son physique, au fur et à mesure des courses il la traite en égale.

Les scènes de courses jouent un rôle important dans le film. Les bolides, en plus d’offrir un divertissement solide, illustrent le combat de ces outsiders. On ressent chaque vibration et danger. Ce sont des gladiateurs de la route qui s’affrontent à coup de roues. Ils luttent contre la société, mais aussi contre eux-mêmes. Peuvent-ils braver la peur pour réaliser leur rêve ?
Sherman parvient à offrir des scènes de courses entraînantes et tendues. Il combine des plans tournés en studio, en extérieur et même filmés depuis un hélicoptère. Il ne perd jamais le spectateur en ajoutant des commentateurs à ces séquences. Le placement des voitures est toujours clair et leur évolution rapide accentue la tension de la scène.

Les Bolides de l’enfer n’est pas sans rappeler un autre film, que ce soit dans la réalisation, la photo et son écriture : Le Mans 66 de James Mangold. Les deux films se font pas mal écho dans ces quêtes de modernité et d’affirmation de soi. Le réalisateur s’est peut-être inspiré du travail de Sherman.

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Sur la route

Les Bolides de l’enfer est un film entraînant et très positif. Les courses automobiles sont marquantes. Tony Curtis et Piper Laurie forment un duo attachant et séduit. Ce film est un petit bonbon parfait pour passer une bonne soirée.





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Elephant film propose encore une très belle édition. L'image est magnifique permettant de mettre en valeur les acteurs ainsi que les scènes de courses. On retrouve avec un grand plaisir Jean-Pierre Dionet toujours passionnant.

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Les - : On aimerait entendre plus parler Jean-Pierre Dionet


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Article rédigé par : Faye Fanel

Ses films préférés : Chantons sous la pluie, The Thing, La maison du diable, Evil Dead 2, Fire walk with me... Ses auteurs préférés - JRR Tolkien, Stephen King, Amélie Nothomb, Lovecraft, Agatha Christie... J’adore le cinéma d’horreur et parler de mes nombreuses passions dans mes podcasts sur James & Faye ainsi que sur le site Les Réfracteurs.

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