Un texte signé André Quintaine

Canada - 2005 - Paul Fox
Interprètes : Kate Greenhouse, Aidan Devine, Gordon Currie, Iris Graham, Dov Tiefenbach

review

Dark Hours

Samantha Goodman est une psychiatre d’une trentaine d’année qui travaille dans un asile où sont principalement détenus des individus dangereux. La vie de Samantha est également menacée par la tumeur qui se développe dans son cerveau. Afin d’annoncer son état de santé à ses proches, elle décide de rejoindre sa sœur et son mari qui passent le week-end dans une cabane isolée par la neige. Au cours de la soirée, un ancien malade de Samantha fait irruption et exige des explications de la part de son médecin. Il l’a soupçonne d’avoir pratiqué des expériences illégales sur lui. Comme elle refuse de répondre, il décide d’imposer un jeu de vérité aux personnes dans la cabane.
THE DARK HOURS est une petite série B canadienne qui fonctionne à merveille, mais qui laissera un goût d’inabouti.
Le principe du huis clos est plutôt bien exploité par le film, même si l’on aurait apprécié qu’il utilise les paysages enneigés. Si certains films parviennent à rendre inquiétant la neige et l’isolement qu’elle engendre, ce n’est absolument pas le cas de THE DARK HOURS. C’est bien dommage car transformer la neige en un personnage à part entière lui aurait apporté un potentiel très intéressant.
A la place, le film orchestre un véritable jeu du chat et de la souris. Samantha et son malade sont les deux principaux protagonistes qui s’affrontent pendant que sa sœur et son mari se transforment lentement en satellites. Si le psychopathe apparaît comme le grand méchant loup en effrayant son ancien médecin aussi bien physiquement que mentalement pour la faire parler, le mutisme de cette dernière finit par lui valoir les soupçons du spectateur.
Au cours de la lutte qui voit s’affronter ces deux personnages, on remarquera que le film reste « très » sage. Certes, nous n’avons pas affaire à un film pour enfants mais les occasions de sombrer dans le graveleux sont nombreuses et toujours esquivées. Parfois, la dérobade est très subtile, mais elle ne parvient pas à masquer l’impression que les auteurs cherchaient avant tout à octroyer à leur film l’image d’un produit « grand public ».
L’objectif des auteurs de THE DARK HOURS était de toute façon ailleurs et il est difficile de parler de l’intérêt du film sans trop en dévoiler. THE DARK HOURS fait partie de ces films « à révélation » qui pullulent depuis LE SIXIEME SENS.
On ne peut s’empêcher d’être agacé et lassé par cette mode qui consiste à systématiquement casser tout ce que le spectateur croyait acquis jusqu’à un certain moment d’un film. Les thriller actuels cèdent un peu trop facilement à ce penchant qui finit par donner l’impression que le scénariste verse dans la facilité. En même temps, cette révélation n’est pas gratuite. Elle donne un sens au scénario en l’enrichissant et en amenant de nombreuses questions qui pourront nourrir un copieux débat après le visionnage du métrage. D’ailleurs, ceux qui ont vu TRAUMA de Marc Stevens seront ici en terrain connu puisque le principe est assez proche.
THE DARK HOURS est malgré tout un film étrange et très original. Il passionnera tous ceux qui aiment se triturer les méninges mais décevra ceux qui attendent un suspense un peu moins propre. Sa « gentillesse » le pénalise quelque peu en lui conférant l’image d’un téléfilm. THE DARK HOURS reste malgré tout un très bon divertissement.


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- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

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