Un texte signé Sophie Schweitzer

Royaume-Uni - 2017 - Mark Gill
Titres alternatifs : Steven before Morrissey
Interprètes : Jack Lowden, Jessica Brown Findlay

Festival du Film Britannique de Dinard 2017review

England is mine

Avant de devenir l’un des fondateurs du groupe culte The Smiths, Steven Patrick Morrissey était un jeune homme passionné de musique mais également timide et surtout dépressif. Partagé entre le besoin de faire vivre sa famille après le départ de son père et ses rêves de musique, Steven hésite, se fourvoie, fait des erreurs, et rencontre l’intrépide Linder Sterling promise à devenir une artiste renommée.

Vendu comme un biopic musical, c’est-à-dire un film concentré sur la naissance d’un groupe de rock culte, ENGLAND IS MINE est davantage un film sur la dépression. Mark Gill réalise avec ce film son premier long métrage. Il s’est fait connaître avec son court métrage THE VOORMAN PROBLEM primé aux oscars. Le réalisateur décide de s’intéresser davantage à la dépression dont souffrait et souffre encore Morrissey qu’à sa musique ou à ce que deviendra The Smiths, un groupe culte de rock anglais dans les années 80. On voit d’ailleurs à peine l’autre fondateur du groupe, Johnny Marr.

Steven est campé par Jack Lowden, remarqué dans la série GUERRE ET PAIX ainsi que dans le film DUNKERQUE. Le jeune acteur possède le charisme nécessaire pour embarquer immédiatement le spectateur dans l’univers si cultivé et perturbé de Steven. Prétentieux face aux masses populaires qu’il croise dans son quartier, méprisant envers les autres jeunes groupes musicaux se formant autour de lui, Steven vacille entre son besoin de solitude et la dépression. Sa misanthropie apparente le met au ban de la société et l’empêche de s’accomplir.

Heureusement, il croise la route de Linder Sterling, une artiste punk campée par la très jolie Jessica Brown Findlay vue dans DOWNTON ABBEY et dans le rôle-titre du MERVEILLEUX JARDIN SECRET DE BELLA BROWN. Linder va pousser Steven à affronter l’adversité et surtout lui-même. C’est également une comparse qui le comprend et l’accepte tel qu’il est. Leurs joutes intellectuelles apportent un contre point humoristique au film et des soupapes à son atmosphère très renfermée en adéquation avec le caractère de son héros ou plutôt anti-héros.

La mise en scène est assez proche des films anglais historiques basés sur cette époque, avec une coloration jaunie. Les couleurs sont rares, se cantonnant à un rouge à lèvre audacieux ou à une veste en faux léopard. Le réalisateur cherche à nous plonger par l’image dans une atmosphère nostalgique. Ainsi la BO très éloignée de celle des The Smiths. Composée en grande majorité de yéyés qu’écoutait Steven adolescent, elle nous rapproche de l’intime du personnage. Nous nous trouvons plongés dans la psyché du jeune Steven. Cela fait du biopic de Morrissey un film intimiste.


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- Article rédigé par : Sophie Schweitzer

- Ses films préférés : Le bon, La brute et le Truand, Suspiria, Mulholland Drive, Les yeux sans visage, L'au-delà


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