Un texte signé Patryck Ficini

Brèves

HardGore 2 : le retour (Trash !)

TRASH reprend le flambeau des GORE et des MANIAC, après la collection de Patrice Herr Sang, écrivain culte pour LA GALERIE DES HORREURS, malheureusement avortée chez Tabou Editions.
Outre un très bon PESTILENCE dont nous parlons plus largement dans nos Chroniques Infernales, la première livraison contient aussi NECROPORNO, un délire pornogore des plus extrêmes signé Robert Darvel du Carnoplaste, qui conte les ravages d’un choléra d’un nouveau genre qui rend les gens fous de mort et de sexe. Ca baise et ça massacre à chaque page, jusqu’à la nausée, au point de pouvoir lasser ou écoeurer les plus fragiles (et même les autres). Ca commence très vite et ça n’arrête qu’au bout des 150 pages réglementaires (on se souvient des Gore). Bizarrement, c’est très bien écrit et se lit avec intérêt malgré des paragraphes très denses et des longues phrases qui pourront en rebuter certains. Preuve de plus que l’on peut écrire du gore en faisant oeuvre littéraire. On pense à Necrorian (cité dans le texte !), ou à MIASMES DE MORT de Gilles Santini (pour les mouches nécrophages !). Un petit extrait pour la route, bien crade mais assez léger comparé à l’ensemble, P. 19 :

« Il tourne la tête vers son bas-ventre, des mouches sortent de sa plaie, des dizaines de mouches, chacune empoissée de son sang, chacune alourdie de sa propre chair. Il essaie de hurler mais son dernier spasme lui a ôté le souffle, de sa bouche s’échappent des postillons noirs , il sent sur son menton rouler les mouches trop engluées de bile pour s’envoler. »

BLOODFIST est à notre sens plus embarrassant. Si NECROPORNO péchait par son intrigue inexistante (à la différence de PESTILENCE), certes pas indispensable au genre, l’auteur Schweinhund gâche ici une très bonne histoire par un style à base de jeux de mots extrêmement horripilants à la longue. Si l’on sent que l’écriture est travaillée peut-être l’est-elle trop ?
BLOODFIST, pas si gore que ça, commence très bien (psycho-thriller, polar sur fond de secte ?), mais part vite dans un délire verbal exténuant. Dommage…
Au total, sur les 3 premiers TRASH, on peut s’estimer heureux. GORE est vraiment de retour ! L’initiative est évidemment à encourager de toute urgence. On peut même espérer le retour de quelques Grands Anciens du Fleuve Noir pour des inédits. Un petit Necrorian ou un Herr Sang, ça ne vous dit pas, sincèrement, en ces temps de Bit-Lit trop gentille, trop sexy-pour jeunes filles ?
Qu’on se le dise, TRASH sera à la littérature ce qu’est le Black Metal à la musique, ou ne sera pas !
Extrême, sombre et puissante. A l’image de la couverture de Willy Favre pour l’infâme NECROPORNO.


- Article rédigé par : Patryck Ficini

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