La Planète Des Vampires
Deux vaisseaux spatiaux s’en vont à la recherche de l’origine d’un mystérieux signal. Ils arrivent en vue de la planète d’origine de la transmission mais sont forcés à atterrir par une force inconnue. Cet atterrissage en catastrophe n’est que le début des ennui, et les morts commencent à s’accumuler, alors qu’un des vaisseaux se révèle injoignable et que la folie semble se saisir de certains membres d’équipage.
Mario Bava a marqué le fantastique de son emprunte indélébile. Commençant comme directeur photo, il a toujours eu à cœur un soucis des images frisant l’obsession, et a toujours livré, avec ses films, des plans étudiés au millimètre, des couleurs magnifiques, des images à la beauté aussi troublante qu’effrayante. Il est à l’origine du giallo (avec SIX FEMMES POUR L’ASSASSIN), a réalisé un slasher avant l’heure (LA BAIE SANGLANTE), a fasciné les amateurs d’horreur gothique grâce au MASQUE DU DEMON dans lequel il mettait la troublante Barbara Steele en scène et a, jusqu’à sa mort, oeuvré dans les différents genres du fantastique. Mario Bava s’est ainsi révélé comme un réalisateur majeur, non-seulement pour sa génération, mais pour toutes celles qui ont suivies, les réalisateurs avouant s’être inspiré de ses œuvres étant légion.
Le grand réalisateur se tourne, avec LA PLANETE DES VAMPIRES, vers la science-fiction. Réalisé en 1965, le métrage met en scène un mélange de kitsch désuet assez magnifique, comme souvent avec la science-fiction de cette époque. La représentation du vaisseau spatial, et des costumes, s’inscrit ainsi dans la science-fiction désuète des années cinquante et soixante, et amène un cachet véritablement fascinant à l’oeuvre.
L’histoire en elle-même est très classique, et est sans conteste une influence d’ALIEN, tant le métrage entretient des similitudes avec le chef d’oeuvre de Ridley Scott. Se croisent ainsi dans LA PLANETE DES VAMPIRES le mystérieux signal menant les héros sur une planète inconnue, la découverte d’un étrange vaisseau spatial, bien dangereux, avec plusieurs squelettes titanesques à l’intérieur, et le risque d’une contagion pour la planète d’origine de nos héros.
Dans le film qui nous intéresse, il n’y a certes pas de vampire à proprement parler, mais les habitants de la planète pourraient s’apparenter à des vampires psychiques. LA PLANETE DES VAMPIRES se montre magnifique et passionnant à bien des points de vue. L’esthétique des décors est sublimée par le talent de Mario Bava, et son utilisation des couleurs bleues, rouges et vertes amène vraiment une ambiance aussi sinistre que mystérieuse, et souvent effrayante. Le réalisateur prouve qu’il aime les ambiances horrifiques, tout en démontrant que la terreur peut être de toute beauté. Et l’utilisation de cuir noir pour les costumes ne fait que rajouter à cette ambiance sombre qui colle si bien au métrage.
Il est amusant de découvrir comment étaient imaginés à l’époque les voyages spatiaux. Cette technologie désuète pour voyager de planète en planète apporte véritablement une patte originale et surprenante à LA PLANETE DES VAMPIRES, qui est de surcroît nanti de nombre de péripéties évitant tout ennui au spectateur. La planète est pleine de dangers, sans même parler de ses étranges habitants, et notre équipage, mené par un capitaine sans peur et évidemment sans reproche, véritable héros, va devoir lutter sauvagement pour survivre. Ainsi, jamais l’ennui ou la monotonie ne s’invite, et l’épilogue du métrage bouleverse par son inventivité et son jusqu’auboutisme sombre.
LA PLANETE DES VAMPIRES est un très bon film, et prouve une nouvelle fois que Mario Bava est un des plus grands réalisateur qui ait jamais officié.
