Un texte signé Angélique Boloré

France - 2009 - Stéphane Nogues
Interprètes : Stéphane Nogues

indie-eye

Les Chiffonniers

C’est avec un grand plaisir anticipé que nous retrouvons Stéphane Nogues dans une nouvelle production : Les Chiffonniers.
C’est l’histoire de deux hommes qui en viennent aux mains à la suite d’un petit malentendu à propos d’une chaise laissée vide mais qui finalement ne l’était pas. Comme tout mâle qui se respecte, ces deux-là règleront cette affaire par la force. Cette histoire de deux hommes qui s’affrontent permet à Nogues et à son acolyte, Sébastien Labie, tous les deux de grands adeptes de cascades et de combats, de laisser libre cours à leur imagination, leurs envies et leurs talents.
En effet, pour de jeunes hommes, leurs cascades sont nombreuses et véritablement impressionnantes. Elles n’ont absolument rien de mijoré et pourtant, à aucun moment le spectateur ne s’angoisse face à la violence des coups. Et pour cause, les deux acteurs déploient une totale maîtrise de leur corps et des mouvements. Ainsi, le spectateur ne peut que saluer leur expérience, leur sérieux et leur passion qui transparaissent dans chacune des scènes de bastonnade.
En outre, les combats, superbement chorégraphiés donc, s’enchaînent à une vitesse folle, générant profusion, rythme, impression de foisonnement. Les courses-poursuites qui agrémentent et parsèment la succession des combats donnent une légèreté amusante à l’ensemble et permettent d’échapper à la répétition. Naturellement, Les Chiffonniers est un court-métrage d’un peu plus d’une dizaine de minutes et donc il aurait été difficile de s’endormir devant, néanmoins l’introduction de quelques éléments amusants rafraîchit agréablement l’ensemble. On pense tout particulièrement au personnage de l’arbitre, peu présent bien sûr, mais qui en quelques mimiques, sourires crispés et mouvements de bouche campe un véritable personnage, drôle et ludique.
Quoi qu’il en soit, malgré ces qualités, Les Chiffonniers ne peut rivaliser avec d’autres productions de Stéphane Nogues car il faut bien le dire, ce court-métrage est en réalité une vitrine pour leur art, leur maîtrise. On parle donc ici plutôt de travail et non pas de simple plaisir divertissant.
Le spectateur fan de Ducon et Dugland se pourléchait les babines d’avance et en revient déçu. Il tire un trait sur l’humour décapant et simple, les tirades amusantes et les situations aussi burlesques les unes que les autres. En fait, Ducon et Dugland présentaient une véritable histoire, des personnages, des situations, un début, une fin. Les protagonistes étaient extrêmement drôles et attachants.
Ainsi, sur Les Chiffonniers, exit le nom de Stéphane Nogues en tant que réalisateur prometteur et badin, place au cascadeur professionnel en pleine promotion et accoquiné avec son homologue Sébastien Labie, à la carrière professionnelle déjà prometteuse. Pour un film promotionnel, c’est tout de même ludique et bien fait, encore une fois, un peu décevant pour celui qui s’attendait à autre chose mais finalement très sympathique tant il allie l’utile (la promotion) à l’agréable (proposition de petits gags burlesques et rendant hommage à la comédie grand spectacle), mais ça, c’est le propre de Stéphane Nogues qui sait manier l’humour et les situations cocasses depuis bien longtemps déjà.

NB : Il est possible de voir le film en VOD à cette adresse :
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- Article rédigé par : Angélique Boloré

- Ses films préférés : Autant en Emporte le Vent, Les dents de la Mer, Cannibal Holocaust, Hurlement, L’invasion des Profanateurs de Sépultures


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