Un texte signé André Quintaine

USA - 2005 - Vin Crease
Interprètes : Cheryl Dent, Vin Crease, Michele Morrow, Heather Justine Thomas, Ryan Rogoff

review

Slaughterhouse of the Rising Sun

Après avoir été enfermée dans un institut psychiatrique pour accès de violence, Jennifer est finalement relâchée. Dans un premier temps en route pour rejoindre sa famille, elle se ravise. Brusquement donc, elle décide de ne pas rendre visite à ses parents qu’elle juge responsables de son traumatisme d’enfance. Après un accident de la route, elle est recueillie en voiture par un petit groupe de hippies. Ceux-ci se dirigent vers une maison célèbre pour le massacre qui a eu lieu en ses murs. Pendant le voyage, Jennifer fait connaissance avec la vie marginale de ses nouveaux amis et devient au bout du compte l’une des leurs. Mais, en arrivant à la fameuse maison, les cauchemars ressurgissent dans l’esprit de Jennifer et ses amis meurent les uns après les autres…
L’une des particularités du film, et que ce dernier utilise d’ailleurs comme élément promotionnel, est son visuel emprunté au cinéma des années 70. Il est vrai que certaines images, leur grain, ainsi que le look des protagonistes nous rappellent immédiatement la décennie des hippies. SLAUGHTERHOUSE OF THE RISING SUN, de par son sujet, nous remémore également quelques célèbres films de cette période bénie. Le voyage durant lequel Jennifer fait connaissance avec ses nouveaux amis rappelle les road movie. Ces hippies tueurs évoquent également ceux de Charles Manson et des nombreux films qui se sont inspirés du massacre dont il est à l’origine. A ce titre, on peut rapprocher SLAUGHTERHOUSE de CHARLIE’S FAMILY car tous les deux sont parfaitement parvenus à retranscrire l’imagerie des seventies avec des budgets étriqués.
Le principal défaut du film réside dans son manque de rythme. Celui-ci est particulièrement lent et il faudra passer par de nombreux bavardages et autres hallucinations issues de l’imagination de l’héroïne avant d’accéder au final. Un final qui se déroule dans une atmosphère étrange de bout du monde, perdu dans une forêt qui abrite cette maison inquiétante dans laquelle s’est déroulé un drame effroyable… Comme le disent les protagonistes, l’odeur de pourriture des cadavres flotte encore dans l’air et cela se ressent à l’écran, même si la demeure aurait sans doute pu être largement plus inquiétante. Le réalisateur la filme en effet sans réellement mettre en valeur son sombre passé. Elle évoque malheureusement plus une maison vide isolée en pleine forêt que le théâtre d’un abominable massacre.
Vin Crease parvient néanmoins à doter son film d’une atmosphère particulière. Les personnages sont inquiétants, tout comme l’ambiance générale. Quelque part, c’est déjà un tour de force d’être parvenu à ce résultat et c’est ce qui explique sans aucun doute la bonne réputation du film. Cette petite production s’avère bien plus ambitieuse que la moyenne. Néanmoins, on ne peut s’empêcher de penser que le film est trop bavard dans sa première partie. Plus encore, la boucherie, annoncée par le titre et son affiche alléchante, n’est vraiment pas au rendez-vous. Dans ce domaine-là, le film n’évoque nullement la violence inouïe qui se dégageait des films d’horreur des années 70.


Votre soif de lecture n'est pas rassasiée ?
Téléchargez les anciens numéros de Sueurs Froides


Inscrivez-vous à la liste de diffusion et accédez au
téléchargement des anciens numéros de Sueurs Froides :
- Une tranche d'histoire du fanzinat français
- 36 numéros de 1994 à 2010
- Près de 1800 films critiqués
Un index est disponible pour chercher un film ou un dossier
CLIQUEZ ICI.

- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

Share via
Copy link