Un texte signé Eric Escofier

USA - 1955 - David Karamarsky
Interprètes : Paul Birch, Dick Seargent

retrospective

The Beast With A Million Eyes

Un alien venu d’on ne sait où atterrit dans une contrée désertique et affecte par télépathie le cerveau des animaux domestiques en les rendant totalement féroces envers les êtres humains. Les quelques habitants des alentours sont attaqués par ces bêtes qui semblent incontrôlables. Une famille, les Kelly, est confrontée à cet extra-terrestre hostile qui décide de ramener sur sa planète la seule jeune fille de la région…
David Kramarsky est plus connu en temps que producteur que metteur en scène. S’il a produit deux films à succès (THE CRY BABY KILLER avec Jack Nicholson et DINO, une comédie dramatique avec Sal Mineo et Brian Keith), voici qu’il réalise en 1955 ce désastreux THE BEAST WITH 100000 EYES qui fit couler beaucoup d’encre chez les critiques anti-corman. En effet, le film est produit par Roger Corman qui venait alors de tourner GUNSLINGER, un western avec John Ireland et Beverly Garland.
Pourtant, le fil conducteur de l’histoire est assez intéressant. N’oublions pas que nous sommes dans les années cinquante et que le peuple américain vit avec cette crainte inexplicable d’être envahi par un peuple belliqueux. Apres LE JOUR OU LA TERRE S’ARRETA, NOT OF THIS EARTH et bien d’autres, voici donc THE BEAST WITH 100000 EYES. Le scénario, écrit par Tom Filer (auteur des scripts des ENFANTS DE L’ESPACE de jack Arnold et LA VALLEE DE LA VENGEANCE, un très bon western de Monte Hellman), ne développe pas l’idée ingénieuse d’un alien contrôlant le cerveau des animaux. A la place, durant plus d’une heure, nous avons droit à des dialogues interminables qui endorment le spectateur qui était pourtant venu ici afin de faire la connaissance de l’extra-terrestre ! Du haut d’un budget des plus restreint, Corman pense à son ami Paul Blaisdell pour les effets spéciaux. Ce dernier a déjà travaillé pour lui sur NOT OF THIE EARTH, IT CONQUERED THE WORLD et THE DAY THE WOLD ENDED. Il lui avait été recommandé par Forrest J. Ackermann, le créateur de la non moins célèbre revue FAMOUS MONSTERS OF FILMLAND. Paul Blaisdell créa un monstre de 18 pouces qu’il baptisa Little Hercule. Cette poupée cauchemardesque devait à l’origine effrayer le public… Sa femme, Jackie, confectionna les mains et tous deux construisirent la nef astrale. Les acteurs sont tous de 3ème ordre, excepté Paul Birch qui était déjà connu à l’époque et que l’on apercevra plus tard dans le rôle du deuxième mari d’Elizabeth Montgomerry dans MA SORCIERE BIEN AIMEE.
Le producteur de l’A.I.P., James Henry Nicholson, se souvient du tournage comme d’un mauvais souvenir. Des promoteurs assistèrent au tournage de la séquence finale et ne purent s’empêcher de se tordre de rire en voyant l’alien. Avant de quitter le plateau, ils lancèrent à James H. Nicholson : “Et vous appelez cela un monstre aux cent mille yeux!”. Pour les soirées d’insomnies, n’hésitez donc pas à vous passer cette bande, elle vaut le détour, ne serait-ce que parce qu’elle met en image la plus mauvaise création de Paul Blaisdell.


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- Article rédigé par : Eric Escofier

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