Un texte signé André Cote

USA - 1997 - William Mesa
Interprètes : Mark Dacascos, Jürgen Prochnow, Robin McKee, Roger Aaron Brown, John H. Brennam...

retrospective

ADN La Menace

Un scientifique cherche un moyen de perfectionner un remède pour toutes les maladies existantes. Apparemment animé de bonnes intentions, un collègue vient lui porter secours. Malheureusement, ce dernier l’abandonne en mauvaise posture et créé une créature mutante.
Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, le succès d’estime de CRYING FREEMAN n’a pas réussi à lancer la carrière de Mark Dacascos. En effet, à part les films de Christophe Gans, Dacascos se cantonne aux séries B mineures telle ce ADN LA MENACE. Dans ce métrage, réalisé deux ans après CRYING FREEMAN, nous voyons un Dacascos dans le rôle du docteur Ash Mattley, un médecin perdu au fin fond de l’Afrique. Même s’il arrive à porter le film sur ses épaules, il a néanmoins tendance à s’effacer devant Jurgen Prochnow (déjà vu dans JUDGE DREDD ou L’ANTRE DE LA FOLIE) qui incarne un méchant délectable à souhait. Il faut dire que Prochnow a un faciès qui sied à merveille à ce type de personnage de ‘badguy’ et quelques bonnes répliques de savant fou un brin mégalo font mouche de par sa prestance.
Ainsi, l’histoire de ce ADN (titré à plusieurs reprises LE SCARABEE lors de ses diffusions cathodiques) tourne autour d’une créature mutante qu’eux deux feront naître dans la quête d’un vaccin. Le scénario est loin d’être original, dira-t-on, mais ce serait faire la fine bouche devant un spectacle de science-fiction bon marché et d’aventure exotique. En effet, le métrage nous évoque par moment les anciens TARZAN avec la vision d’une Afrique se résumant à des plans dignes de “carte postale” et l’on pense aussi à un cinéma de science-fiction versant du côté de JURASSIC PARK avec ses scientifiques procédant à des manipulations génétiques avec leur ordinateurs usagés.
En outre, on remarque bien vite que le métrage ne perd pas de temps en exposition : aussitôt le générique achevé, nous assistons à la visite d’une grotte qui se terminera par un combat entre Mattley (Dacascos) et Wessinger (Prochnow), installant d’emblée leur rivalité. On remarquera que si William Mesa (dont il s’agit du dernier film, Mesa étant revenu à ses premiers amours – les effets visuels – en s’affairant entre autre aux DERNIER SAMOURAI et BLOOD DIAMOND) se fait plaisir en filmant les forêts africaines (il a eu le droit d’avoir des décors naturels, semble-t-il), il s’avère en revanche moins habile pour cadrer les grottes dont leurs parois ressemblent plus à du carton qu’à de la réelle roche, la faute à une photographie trop claire. Il en va de même pour la créature qui peut provoquer l’hilarité à son apparition. Celle-ci reste d’ailleurs plus de la moitié du film dans l’ombre.
Néanmoins, entre ce générique et la dernière bobine, le spectateur n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer, même si certaines moments ne sont pas franchement réussis : la chasse des personnages par la créature dans la base scientifique est trop longue d’une dizaine de minutes, et plusieurs plans de la vision subjective de la créature auraient pu être coupés au montage. Cet artifice issu de PREDATOR devient ici vite redondant. D’ailleurs on pourra aussi reprocher à ADN de se perdre dans ses innombrables sous intrigues : le mythe de la créature de la forêt, la romance entre Mattley et Sommers, les considérations sur les populations africaines… Certaines apportent une dynamique fort appréciable, d’autres sont inutiles et alourdissent l’histoire. A titre d’exemple, si la légende de la créature permet l’introduction du mutant tout en le maintenant hors champs, la romance entre Mattley et l’agent du FBI Clair Sommers se révèle prévisible et dispensable. Cependant, ces petits bémols ne sont pas grand chose à côté de la grande frustration que pourrait engendrer l’attente générée par l’affiche du film : Dacascos en tenue de guerrier africain…
Dans l’ensemble, ADN est une série B dynamique, aux rebondissements généreux et aux effets spéciaux approximatifs (on assiste au crash d’un hélicoptère qui s’avère un modèle réduit mal incrusté sur fond vert), misant tout sur la popularité naissante de sa vedette. La lourdeur de certaines scènes dialoguées n’est que ponctuelle, l’aventure reprenant vite le dessus. Le métrage propose suffisamment d’action pour être plaisant lors d’une soirée entre amis même ne s’il ne casse pas des briques pour autant.


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- Article rédigé par : André Cote

- Ses films préférés : Dark City, Le Sixième Sens, Le Crime Farpait, Spider-Man 3, Ed Wood

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