Avant l’Aube
Si la France a toujours produit du cinéma de genre, il est vrai que le genre reste peu considéré par les élites. L’école est un lieu où l’on peut facilement en faire le constat, avec ces professeurs qui semblent s’évertuer à dégoûter nos enfants de la lecture, du cinéma et de tous les arts en général.
Mais comme le dit le diction, il ne faut pas généraliser. En Lozère, le lycée Polyvalent Théophile Roussel semble être en tout cas l’exception qui confirme la règle.
Outre l’organisation d’un festival du film fantastique incitant les élèves de lycée et de collège à réaliser des courts-métrages dans notre genre de prédilection, l’atelier cinéma du Lycée Théophile Roussel a carrément mis la main à la patte en bouclant un projet de long métrage au titre poétique : AVANT L’AUBE.
Il s’agit d’une histoire de vampire où en tout cas, ça y ressemble… Un nouvel arrivant débarque dans le château… Dès lors, on découvre des cadavres exsangues. Une bande de lycéens faisant partie des plus paumés du bahut décident de mener l’enquête, certains d’entre eux disposant de pouvoirs surnaturels.
Certes, le budget est serré, mais cela ne se voit pas du tout à l’écran grâce aux nombreux décors utilisés pour le film (lycée, évidemment, mais également un vrai château). AVANT L’AUBE ne sent donc jamais le renfermé et un rythme s’installe grâce à la variété des lieux où se déroulent l’action.
L’interprétation, principalement assurée par des lycéens, s’avère amateure, mais pas plus que dans la plupart des films indépendants que nous avons traités dans Sueurs Froides. Il faut dire que la réalisation, quant à elle, semble avoir été assurée par des gens plus expérimentés qui ont mis à profit leurs compétences pour dynamiser les scènes de dialogues.
En revanche, production lycéenne oblige, le film est plutôt lisse et ne répondra peut-être pas aux attentes de tout le monde. Familial, son rapport avec le cinéma de genre est finalement principalement lié à son appartenance au fantastique, néanmoins chacun a sans doute une définition différente du cinéma de genre. AVANT L’AUBE est très proche en réalité du Club des Cinq, série de livres, mais également série télévisée qui avait bercé l’enfance des marmots ayant grandi dans les années 80.
Au final, on ne peut que saluer cet effort d’amener les jeunes vers le 7ème art en passant par le cinéma de genre, d’autant plus que le résultat s’avère tout à fait distrayant.
Logiquement, nous avons voulu en savoir plus en posant quelques questions à Sandy Blanco, l’un des réalisateurs d’AVANT L’AUBE.
