Azumi 2

AZUMI 2 reprend à peu de choses près là où s’arrêtait le premier opus. Rappelons que Azumi est une jeune meurtrière qui a été élevée avec une poignée d’autres dans l’objectif de tuer dans l’œuf toute menace de guerre. Dans le premier AZUMI, presque tous ses camarades sont morts en mission à ses côtés et elle se retrouve donc quasiment seule pour assassiner le chef d’un clan qui a des velléités guerrières.
Est-il moral de vouloir empêcher la guerre en usant de la violence ? A travers un film résolument tourné vers l’action, Shusuke Kaneko se pose malgré tout des questions et c’est tout à son honneur même si l’on peut craindre une réponse toute faite. Le premier réflexe est forcément de se tourner vers ce qui se passe au Moyen Orient pour trouver un semblant de réponse. Heureusement, AZUMI 2 n’a pas la prétention de donner de réponse et botte intelligemment en touche en répondant par une autre question : Est-il seulement probable et crédible de rêver d’un monde sans guerres ?
Ces passages hautement philosophiques sont rares dans AZUMI 2 qui privilégie largement l’action. Comme son prédécesseur, AZUMI ne brille pas par son originalité mais possède en revanche un rythme nettement plus relevé. Même si l’action n’est guère passionnante, on ne peut par dire que l’on s’ennuie.
Parfois, le film verse dans une certaine exubérance typiquement nippone à travers deux méchants charismatiques qui nous livrent deux combats qui apportent au métrage ses meilleurs scènes. Le premier est surnommé « l’araignée » car il est capable de tisser une toile aux fils empoisonnés pour paralyser ses adversaires. Le second est armé d’un boomerang immense arborant des lames aiguisées à ses extrémités. Accessoirement, les particularités de ces deux ninjas permettent au réalisateur de nous offrir quelques débordements particulièrement sanglants. En ce qui concerne les effets spéciaux justement, on peut en regretter leur usage « abusif », en particulier lorsqu’ils privilégient à outrance l’emploi du numérique. A l’heure de ONG-BAK et autres TOM YUM GOONG, certaines « cascades » font plus preuve du peu de courage de certains acteurs que de débordements spectaculaires.
Aux commandes, nous trouvons Shusuke Kaneko, un solide artisan du Bis nippon puisqu’on lui doit quelques Gamera, un Godzilla, le sympathique segment nippon du NECRONOMICON de Brian Yuzna et un bon film fantastique nippon traitant de combustion spontanée : PYROKINESIS. Autant dire que le film est entre de bonnes mains.
Signalons également un casting intéressant. Aya Ueto reprend avec vigueur le rôle d’Azumi mais ne peut empêcher Chiaki Kuriyama, celle qui nous avait fait frémir dans BATTLE ROYALE et JU-ON, de l’éclipser complètement.
Sans être exceptionnel, AZUMI 2 possède néanmoins suffisamment d’atouts (Chiaki Kuriyama) et de qualités pour offrir un bon moment de divertissement…