Un texte signé André Quintaine

Japon - 2004 - Kazuaki Kiriya
Interprètes : Yusuke Iseya, Kumiko Aso, Akira Terao, Kanako Higuchi, Fumiyo Kohinata

asian-scans

Casshern

Plus qu’une révolution visuelle, CASSHERN est surtout une nouvelle preuve de l’incompétence des Japonais à créer une histoire de Science-Fiction intéressante. Le scénario de CASSHERN n’est pas original pour un sou puisqu’il s’agit de nouveau d’une histoire se déroulant dans le futur avec des oppresseurs d’un côté et des opprimés de l’autre. Ces derniers attendent l’élu qui viendra les sauver et celui-là est surnommé le Casshern. Bien entendu, il y a quand même deux ou trois petits à côté scénaristiques afin de tenir toute cette histoire sur plus de 150 minutes mais, à quoi bon puisque l’on commence à ressentir un ennui certain au bout de la seconde heure. Après un début en fanfare, la suite devient terriblement bavarde et peine à renouveler l’intérêt du film. On assiste alors impuissant à un déballage de réflexions utopistes, moralistes et pas vraiment intelligentes, du style : “c’est pas bien intervenir militairement dans un pays étranger comme par exemple… suivez mon regard !” La seconde partie de CASSHERN ressemble en fait comme deux gouttes d’eau à celle de BATTLE ROYALE 2… Vous voyez le tableau !

Il n’empêche que c’est bien dommage car ça partait véritablement bien. Après 10 minutes inquiétantes avec des effets numériques risibles où les acteurs, réels, sont aussi bien insérés dans les décors informatisés que dans le LATEX, film porno réalisé par Michael Ninn il y a 5 ou 6 ans (sic), les auteurs de CASSHERN montrent enfin leur compétence.
On assiste alors à un flot d’images toutes plus démentes les unes que les autres qui, ô miracle, ne sont pas gratuites car elles créent réellement une atmosphère. L’ambiance qui résulte des choix de photographie, d’effets visuels, de couleurs et de contrastes est très intéressante et donne un côté particulièrement novateur au film. Encore une fois, cela ne paraît jamais gratuit et sert réellement à donner une âme au film. A aucun moment, CASSHERN apparaît, en tout cas dans sa première partie, comme un film sans âme, tout informatisé. Ces effets visuels sont pour beaucoup dans la qualité de la première heure. Ces soixante minutes se terminent en un véritable feu d’artifice de destruction et d’action frénétique. Jouissif, le final de cette première partie semble vouloir gommer et anéantir le rationnel au profit du spectaculaire.

Pourtant, certains ne se gêneront pas pour critiquer cette première heure (prétentieuse, faisant dans le n’importe quoi au niveau action…). Il n’empêche qu’elle est largement supérieure à tout ce que l’on a pu voir dernièrement dans des films où étaient également dépeints des régimes totalitaires comme I ROBOT ou LES CHRONIQUES DE RIDDICK. Les effets spéciaux, l’originalité mise en œuvre pour dépeindre ce monde donnent à ce futur une dimension véritablement fascinante visuellement. Cela prouve également que les japonais, s’ils ne se perdaient pas dans leur deuxième moitié de film, seraient capables de nous pondre les meilleurs films de SF possibles et imaginables.


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- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

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