Un texte signé Frédéric Pizzoferrato

USA - 1932 - William C. Menzies & Marcel Varnel
Titres alternatifs : chandu the magician
Interprètes : Edmund Lowe, Bela Lugosi, Irene Ware, June Lang, Herbert Mundin

retrospective

Chandu le magicien

CHANDU LE MAGICIEN est l’adaptation d’un serial radio qui connu un grand succès entre 1932 et 1936. Cette version cinéma reprend ce personnage proche du super-héros, justicier aventurier doté de pouvoirs mystiques et affrontant d’infâmes criminels mégalomanes.
Frank Chandler, après avoir atteint le degré suprême du mysticisme yogi, devient Chandu le Magicien, défenseur des opprimés parcourant la Terre pour combattre les méchants. Le premier criminel contre lequel il doit lutter se nomme Roxor et veut devenir maître du monde (refrain connu) en s’emparant d’un rayon de la mort créé par le beau-frère de Chandu. Le magicien devra utiliser tous ses pouvoirs pour sauver la belle Princesse Nadji, enlevée par Roxor, et empêcher le super vilain de détruire les capitales européennes avec son arme diabolique.
Production en apparence plutôt sympathique, CHANDU LE MAGICIEN apparaît malheureusement, aujourd’hui, horriblement daté et plutôt ringard, à la manière d’un illusionniste sur le retour proposant des tours de magie éculé. Comme de nombreux métrages de cette époque, le casting, supposé oriental, est uniquement composé de Caucasiens et dominé par Bela Lugosi, cabotin génial très à l’aise dans le rôle de Roxor. Un personnage de bandes dessinées ou de romans populaires, quelque part entre Fu Manchu et l’empereur Ming. Edmund Lowe, pour sa part, manque franchement de conviction et échoue complètement à nous convaincre de ses pouvoirs magiques.
L’intrigue, fort simple, illustre la traditionnelle opposition entre un super-héros chevaleresque et un méchant unidimensionnelle rêvant de détruire la moitié de la planète avec une sorte de rayon laser surpuissant. Bref, un schéma classique de l’aventure science-fictionnelle des années 30 mais le manque de moyens ne permet guère d’illustrer les aspects les plus extravagants du scénario, préférant se centrer sur le duel de volonté entre Chandu et son adversaire Roxor.
Une sous-intrigue plutôt inutile implique également la fille du savant, nommée Betty Lou (jouée par la jolie jeunette June Lang) menacée d’être vendue sur la place du Caire à une bande d’Arabes libidineux. Un moment destiné uniquement à offrir un intermède sexy (selon les standards de l’époque s’entend) située dans la grande tradition des récits d’aventures impliquant une demoiselle en détresse sauvée par le héros au cœur pur.
CHANDU LE MAGICIEN s’apparente en définitive à un serial proposant toutes les quinze minutes un petit cliffhanger (le meilleur restant l’emprisonnement du héros dans un sarcophage ensuite jeté au fond d’un fleuve), permettant de garder son attention éveillée et de ne pas trop s’ennuyer. Evidemment les effets spéciaux sont plutôt primitifs et rarement convaincants même si ils participent, quelque part, au charme suranné de ce métrage.
Dommage qu’un humour assez lourdingue ne parasite l’entreprise, en particulier le gag récurent d’un compagnon de Chandu qui, hypnotisé par le magicien, souffre d’hallucinations dès qu’il ingère une goute d’alcool.
Très daté mais distrayant, CHANDU LE MAGICIEN se laisse toutefois voir sans déplaisir pour les nostalgiques des films d’aventures à l’ancienne.
Notons que le film connu une suite, RETURN OF CHANDU, dans laquelle Bela Lugosi reprend bizarrement le rôle de Chandu.


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- Article rédigé par : Frédéric Pizzoferrato

- Ses films préférés : Edward aux Mains d’Argent, Rocky Horror Picture Show, Le Seigneur des Anneaux, Evil Dead, The Killer

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