Exitus II

Passé maitre dans l’art de délivrer un cocktail détonant de gore et de sexe, le chef de file du gore teuton Andreas Bethmann nous revient avec la séquelle de son désormais culte EXITUS INTERRUPTUS, le bien nommé EXITUS II. Et que les fans du réalisateur allemand se rassurent, cette suite est belle et bien du Bethmann pur jus.
Sophie ne s’est jamais remise du meurtre de sa sœur, Monique. Le corps de cette dernière n’ayant jamais été retrouvé et l’assassin jamais arrêté, la jeune fille ne peut s’empêcher de croire que Monique est toujours vivante et qu’elle pourrait encore être séquestrée par le maniaque. Afin de trouver des réponses à toutes les questions qui la hantent, Sophie, accompagnée de sa meilleure amie, décide de retourner dans la maison où les tortures, les viols et le meurtre de Monique sont supposés s’être déroulés. Les deux jeunes filles vont alors vivre une nuit de terreur où le sexe, la perversion et le sadisme ne connaîtront plus de limites…
Après avoir bâti sa réputation sur des titres aussi poétiques que DEMON TERROR, ROSSA VENEZIA et PRISON ISLAND MASSACRE, Andreas Bethmann ne change pas sa ligne de conduite et continue dans sa quête du malsain et du mauvais goût avec ce nouvel opus. Le réalisateur met donc à nouveau en scène la porn-star autrichienne Renee Pornero, passée du rôle de victime à celui de bourreau.
Si la première partie du métrage est assez, voire très, lente, elle nous invite cependant à revenir sur les éléments clés du premier chapitre et permet au spectateur qui n’a pas vu EXITUS INTERRUPTUS de suivre sans difficultés. La suite du métrage est quant à elle nettement plus mouvementée. Cependant, Bethmann ne fait que reprendre les éléments du premier épisode pour nous les resservir avec de nouveaux personnages, laissant un désagréable arrière-goût de réchauffé. Il serait presque préférable dans de telles conditions de ne pas avoir vu le premier opus pour apprécier EXITUS II. Tout y passe, de la fameuse scène du repas de famille pour le moins malsaine à première vue mais lassante à la seconde, jusqu’aux scènes de sexe à tendances nécrophiles. Ce qui pouvait passer pour une déclaration d’amour au cinéma de genre dans le premier épisode (le passage du repas est clairement un clin d’œil à MASSACRE A LA TRONCONNEUSE de Hooper et la scène où le sexe d’un cadavre en décomposition est allègrement remplacé par un godemichet rappelle inévitablement NEKROMANTIK de Buttgereit) devient ici un poids pour le métrage qui s’essouffle rapidement. En effet, comme à chaque nouveau métrage, Bethmann tente d’élaborer une trame scénaristique plus complexe au détriment de ses débordements gores et pornographiquess. Ainsi les quelques 100 minutes du métrage paraissent longues, trop longues. Servi par des acteurs peu convaincants, une photo fade et une musique composée par le réalisateur lui-même, plus agaçante qu’effrayante, le style de Bethmann perd en intensité.
Même les scènes pornographiques que nous sommes en droit d’attendre de sa part sont très édulcorées et tombent comme un cheveu dans la soupe, ne servant en rien l’histoire.
Ils restent cependant quelques points positifs, notamment une scène de torture plus élaborée qu’à l’accoutumé et qui n’est pas sans rappeler le style d’un Jigsaw, le sexe en plus.
Bethmann s’est donc assagit dans ce nouveau métrage, tentant de privilégier l’ambiance à l’action. Mais quelques poupées entourées de fils barbelé et une demeure au mobilier ancien ne suffisent pas à instaurer un climat de malaise. Gageons que notre cher réalisateur revienne rapidement à ses premières amours, à savoir le gore poussif et le sexe débridé qui ont fait sa réputation et dans lesquels il excelle.