Un texte signé André Quintaine

USA - 1984 - Mark Buntzman
Interprètes : Robert Ginty, Jesse Aragon, Paul Bates, Jennifer Brandon, Stanley Brock, David Buntzman, Reggie Rock Bythewood...

retrospective

Exterminator 2 (1984) – Le sens de la justice des années 80

Exterminator 2 est un film produit par la Cannon, mythique société de production à laquelle on doit la crème de la crème des films d’action des années 80. L’écurie pouvait se vanter de faire travailler des icônes du calibre de Chuck Norris, Charles Bronson, Dolph Lundgren, Jean-Claude Van Damme ou encore Michael Dudikoff. Même Sylvester Stallone, à l’occasion de Over the top et de Cobra, est passé par la case Menahem Golan et Yoram Globus, les deux fondateurs de la compagnie…

La criminalité et la racaille grouillent dans les rues du Bronx. Désormais, agressions, viols et meurtres rythment tristement le quotidien des habitants de Big Apple.

Depuis peu cependant, l’exterminateur, un justicier anonyme parcourt les rues désertées la nuit par les honnêtes gens pour faire régner l’ordre. Derrière son masque de soudeur et armé de son lance-flammes, ce vétéran du Vietnam déclare la guerre aux gangs et leur met littéralement le feu !

Ce héros des temps modernes, c’est John. Ses actions héroïques ont déjà été contées en 1980 par James Glickenhaus à l’occasion du Droit de tuer… Le voilà qui reprend donc du service pour faire face au psychotique X.

Exterminator 2 (1984) – Le sens de la justice des années 80
Exterminator 2 (1984) – Le sens de la justice des années 80

Les années 80 dans la peau

L’un des personnages principaux de Exterminator 2 est incarné par New York elle-même qui s’affiche avec ses rues bondées de voitures démodées, les trottoirs sales… Dans les années 80 , New York était une ville peu fréquentable, l’une des plus dangereuses au monde. Cette violence s’abattant aveuglément sur le commun des mortels étreignait alors tout un chacun.

À ce titre, le film ravive des souvenirs laissés par d’autres films marquants des années 70 et 80, comme Un Justicier dans la ville pour l’ambiance de la métropole, Les Guerriers de la nuit pour la description des gangs citadins, L’inspecteur Harry pour le justicier sans peur et sans reproche.

La musique, composée sur un synthétiseur typique de l’époque, est excellente. Elle accompagne agréablement l’intrigue, que cela soit lors des scènes calmes ou des moments forts qu’elle souligne impeccablement.

Exterminator 2 (1984) – Le sens de la justice des années 80

Exterminator 2 propose un voyage dans le passé

La violence, quant à elle, s’affiche sans détour, comme ces gros plans sur les visages carbonisés des victimes de John. Les maquillages peu ragoûtants des malheureux avaient fait leur petit effet au milieu des années 80, tout comme les torches vivantes qui sont légion.

Dans un autre genre, l’inévitable scène “érotique” ne détonne pas non plus, mais cette fois-ci par sa mièvrerie lénifiante.

Exterminator 2 nous permet aussi de faire la rencontre d’un jeune Mario Van Peebles, huit ans avant Full Eclipse, excellent en chef de gang. Doté d’épaulettes et de cheveux en brosse, son look est typique des années 80. Même s’il incarne un psychopathe de la pire espèce puisqu’il est même capable de rallier d’autres paumés à sa cause, son talent permet également de pousser l’analyse sociale un peu plus loin. Ainsi, comme il l’explique, s’il est dans la rue, obligé de survivre par ses propres moyens, c’est d’abord parce que la société l’a abandonné à son triste sort.

Ce qui était vrai il y a 40 ans l’est encore plus aujourd’hui, malheureusement… Mais ce n’est pas une excuse et il mérite bien le courroux que lui réserve l’Exterminateur, semble nous dire le film…

À ce titre, en raison de son nihilisme et de ses positions controversées (on ne fait pas de prisonnier parmi les voyous), le film arbore une réputation peu flatteuse…

Recycler les méchants en chair à pâté

Cela n’a pas empêché Robert Ginty d’accepter de participer à l’entreprise. Icône des années 80, star des films d’action, il s’est illustré en faisant office de sous-stallone ou eastwood dans de petits films dopés à la testostérone comme le film thaïlandais Le baroudeur ou le métrage signé Umberto Lenzi : Cop Target…

Enfin, on trouve dans Exterminator 2 ce manichéisme typique de l’époque. Ainsi, la petite amie du héros est une jeune femme sympathique. Elle danse à moitié nue dans des night-clubs mais elle travaille dur. Les délinquants dansent aussi, mais dans la rue, ce n’est donc pas comparable. Plus loin, lorsque la jeune femme perd injustement l’usage de ses jambes, sa vie est naturellement ruinée… Comme il n’est pas imaginable de survivre à une agression aussi injuste, le scénario la condamne, tout simplement…

Exterminator 2 est donc sacrément accrocheur si l’on est réceptif aux charmes des années 80. Le résultat final, enrichi de quelques scènes additionnelles signées William Sachs (Le monstre qui vient de l’espace), est tout à fait divertissant.

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Bande-annonce

Exterminator 2 (1984) - Official Trailer (HD)

Electric Boogaloo: The Wild, Untold Story of Cannon Films Trailer

Notre critique du Droit de tuer, premier film réalisé par James Glickenhaus


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- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks... Passionné de cinéma de genre, oeuvre également sur les blogs ThrillerAllee consacré au cinéma allemand et L'Écran Méchant Loup dédié aux lycanthropes au cinéma

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