Horribilis
James Gunn, débarqué de l’écurie Troma (on reconnaîtra d’ailleurs Lloyd Kaufman dans une courte apparition) livre avec HORRIBILIS un petit film mêlant humour, horreur et SF désuète avec un tel bonheur qu’on en redemande.
Une météorite tombe du ciel. Un pauvre type s’approche de trop près. Infecté par un étrange produit, il se transforme en une créature absurde. Celle-ci attire une ancienne copine de lycée dans une grange afin de la transformer en nourricière dont s’échapperont des milliers de limaces ou sortes de sangsues. Ces mêmes bestioles vont pénétrer les êtres humains par la bouche et les guider vers la créature originelle pour fusionner dans un magma de chair que n’aurait pas renié Screaming Mad George, le fameux concepteur des effets spéciaux de, entre autres, SOCIETY, BASKET CASE 2 et 3, etc.
En visionnant HORRIBILIS, on pense beaucoup au cinéma des années 80/90. Pour une grande part, James Gunn évite de trop succomber aux effets numériques et c’est avec grand plaisir que nous assistons à quelques prouesses qui rappellent effectivement les délires artisanaux de Screaming Mad George plutôt que l’efficacité d’informaticiens manipulant avec dextérité leur clavier. Outre le final qui évoque SOCIETY et son orgie de chair, Michael Rooker est superbe en créature innommable.
Il incarne un personnage étrange, marié pour de mauvaises raisons avec la craquante Elizabeth Banks, mais qui n’est pas pour autant un homme au fond méchant. Il en sera de même lorsque, transformé en monstre, il devra se charger de faire prospérer la nouvelle espèce à laquelle il appartient désormais.
C’est à travers de nombreuses mutations que cette évolution va opérer, assurant au spectateur tout autant de surprises et de rebondissements.
Le film nous installe dans un univers connu que les fans de SF apprécient. Une petite ville américaine sombre dans un terrible cauchemar dont les vedettes sont de sympathiques villageois, un horrible monstre et d’affreuses et écoeurantes sangsues. Entre LE BLOB, NIGHT OF THE CREEPS et plusieurs dizaines de films de SF des années 50, HORRIBILIS propose un spectacle attendrissant qui n’est gâché que par les blagues intempestives lancées par son héros… Seule concession au cinéma contemporain…