Un texte signé Frédéric Pizzoferrato

Japon - 2004 - Takao Nakano
Titres alternatifs : Kiseichuu: kiraa pusshii
Interprètes : Sakurako Kaoru, Natsumi Mitsu, Tomohiro Okada

asian-scans

Killer Pussy – Sexual Parasites

KILLER PUSSY commence exactement comme le classique BRAIN DEAD de Peter Jackson en envoyant un trio de scientifiques en pleine forêt amazonienne afin de découvrir une créature légendaire. Celle-ci n’est pas un singe-rat mais bien une sorte de parasite entre le serpent et le piranha (cousin de ELMER sans doute) qui a la fâcheuse habitude de se glisser dans les orifices intimes des demoiselles…Or, justement, le groupe en comprend une, qui ne tarde pas à être visitée par la maudite bestiole. Un an plus tard, cinq jeunes gens (deux couples très chauds et une lesbienne qui l’est tout autant) tombent en panne de voiture (refrain connu) et aboutisse dans un bâtiment en apparence abandonné…
Avec un titre comme KILLER PUSSY – SEXUAL PARASITE, le spectateur comprend immédiatement qu’il ne verra pas un futur chef d’œuvre de cinémathèque (quoique puisque même Jess Franco a droit à une semi intégrale rien n’est perdu !).
La principale motivation du métrage réside évidemment dans l’obsession du cinéaste pour les demoiselles en petite tenues, voire carrément dévêtues et, dans ce cadre, il semble tout à fait logique de voir les trois jeunes filles se mettre sans raison (ah si « il fait chaud ici ») en petite culotte au bout de dix minutes.
Takao Nakano est le grand spécialiste des films stupide mélangeant sexe, humour et horreur comme en témoignent la tétralogie EXORCISTER ou les PLAYGIRLS. Ici il récidive dans l’absurde mais modère la pornographie pixellisée des titres précités pour un érotisme plus moite et plus saignant. Les actrices n’hésitent donc pas à tomber le haut et parfois le bas pour révéler leur anatomie, permettant quelques plans assez déjantés (quoique techniquement sommaires) montrant une demoiselle jambe écartée, la foufoune remplacée par une bestiole dentelée et gluante.
Généreux au niveau de la nudité (car tout ça n’est quand même pas franchement érotique), Nakano ne lésine pas non plus sur le gore, même si celui-ci s’avère très mal fichu. Sang et viscères coulent donc un flot mais avec un tel amateurisme qu’il est impossible de trouver le résultat malsain. On note ainsi les fils très visibles qui animent les parasites, les incrustations numériques préhistoriques et les tripailles peu convaincantes…mais l’intention y est et c’est bien là l’essentiel.
L’humour, pour sa part, est la plupart du temps involontaire même si personne ne semble dupe du produit. Quelques traits d’humour pachydermique, balancés au petit bonheur, font quand même parfois mouche à condition d’être bien disposé.
Parfois, Nakano mixe dans une même scène cul, gore et humour, proposant par exemple des combats de femmes qui se roulent sur le sol en s’enduisant mutuellement le corps d’hémoglobine et de liquides variés. Des passages situés entre l’étreinte passionnée, le catch et le franc n’importe quoi. Bref du pur cat-fight de série Z dont la principale motivation est de détailler les poitrines plus que généreuses des actrices. Une habitude du cinéaste, lequel adore aussi les contre-plongées sur les entre-jambes et les petites culottes. Bref, un auteur, un vrai.
KILLER PUSSY paraîtra sans doute prometteur aux plus pervers mais, en réalité, le tout est quand même un peu trop amateur et mal fichu pour convaincre réellement. Mais les images en vue gynécologiques détaillant le parasite denté explorer les anatomies féminines de l’intérieur sont tellement inédites que l’on se surprend à sourire devant tant d’excès.
Nakano a heureusement le mérite de limiter la durée de son « film » à une petite heure et c’est très bien comme ça : avec une durée plus classique l’indigestion était assurée. En fait, les 60 minutes paraissent même déjà un brin longuette tant le rythme est laborieux (déambulations inutiles dans des décors déserts en prime !) et l’ensemble répétitif.
En l’état KILLER PUSSY demeure un divertissement sympathiquement nul, un gros nanar orienté sexe et sang qui semble avoir été conçu par une bande de potes à moitié bourrés et qu’il faut sans doute voir avec une bande de potes dans le même état.
Nettement moins hard que les EXORCISTER (lesquels versaient dans le porno sous mosaïques et offraient davantage de perversions), le métrage de Nakano reste néanmoins acceptable et saura contenter le curieux.


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- Article rédigé par : Frédéric Pizzoferrato

- Ses films préférés : Edward aux Mains d’Argent, Rocky Horror Picture Show, Le Seigneur des Anneaux, Evil Dead, The Killer


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