Un texte signé Frédéric Pizzoferrato

USA - 1957 - Virgil Vogel
Titres alternatifs : The Land Unknown
Interprètes : Jock Mahoney, Shirley Patterson, William Reynolds, Douglas Kennedy

retrospective

L’Oasis des tempêtes – Jurassic Lost World

Tourné en 1957, L’Oasis des tempêtes est une petite production de la Universal d’abord envisagée comme un métrage prestigieux en Technicolor. Hélas, les résultats décevant des Survivants de l’infini conduisent les producteurs à sabrer le budget. Le spectateur devra, par conséquent, se contenter d’un Cinémascope noir et blanc, d’acteurs de seconde zone et d’effets spéciaux pas toujours convaincants.

L’intrigue est typique des “mondes perdus”, un genre en vogue depuis le roman de Conan Doyle et le succès de King Kong. Le commandant Harold Roberts (Jock Mahoney) dirige une expédition dans l’Antarctique pour le compte de la marine américaine afin d’étudier des eaux étonnamment chaudes à proximité du pôle Sud. Les autres membres de l’expédition sont le lieutenant Jack Carmen, pilote d’hélicoptère, Steve Miller, machiniste, et Maggie Hathaway (Shirley Patterson), reporter.

Alors que leur hélicoptère survole de la zone, un orage se déclenche. Comme ils n’ont plus assez de carburant pour le contourner, ils s’enfoncent dans une zone brumeuse mais calme. En raison d’une visibilité réduite, ils entrent en collision avec un ptéranodon, ce qui endommage l’hélicoptère et les forcent à un atterrissage d’urgence. Ils découvrent alors, au centre d’un volcan, une jungle tropicale humide où survivent des dinosaures et des plantes carnivores géantes. Hélas, les avions partis à leur recherche ne peuvent pas capter leurs appels radio. Incapable de réparer leur hélicoptères, ils se rendent compte qu’ils sont pris au piège dans ce monde préhistorique inconnu.

L'Oasis des tempêtes 1a

Jock Mahoney (1919 – 1989), père de Sally Fields, acteur de western à la carrière déjà longue (on mentionnera surtout le très réussi Joe Dakota), tentait ici un changement de registre avant de camper à deux reprises Tarzan. Ayant contracté la dengue lors du tournage en Thaïlande de Tarzan’s Three Challenges il eut des problèmes de santé pendant plus d’un an et demi et vit ensuite le rôle lui-échapper Par la suite il tourna surtout pour la télévision.

Actrice de séries B et de serial (notamment le Batman de 1943), Shirley Patterson (1922 – 1995) connut une brève célébrité dans la science-fiction à la fin de sa carrière en enchainant World Without End, ce L’Oasis des tempêtes et It The Terror from Beyond Space. Elle se brisa une jambe en 1958, l’obligeant à porter un plâtre durant plus d’un an, ce qui mit un terme à sa carrière.

L’Oasis des tempêtes s’affirme comme un pur “Bis” sans beaucoup de cohérence ni d’attention aux détails: après près d’un mois dans la jungle nos héros restent magnifiquement bien rasés et notre héroïne demeure toujours aussi séduisante. Ses vêtements, mal en points et déchirés dans une scène, redeviennent eux aussi impeccable dans la suite. Pas très important, le cinéaste parvenant à maintenir un rythme assez tendu sur les 78 petites minutes de projection. Les dialogues se montrent parfois pertinents (on parle même déjà de changement climatique!), parfois pleins de sous-entendus (lorsqu’on lui demande si elle veut rencontrer les hommes d’équipage notre reporter rétorque “j’adore rencontrer des hommes”) jusqu’à la conclusion attendue: notre demoiselle embrasse son flirt et parle déjà de leur futur bébé.

L'Oasis des tempêtes 4b
L'Oasis des tempêtes 3

L’intrigue se déroule de manière attendue: notre demoiselle se retrouve régulièrement en mauvaise posture mais peut compter sur les muscles du chef viril, intelligent et jamais défaitiste. On sent bien que l’Alpha c’est lui et que si la situation s’éternise il gagnera la main (et le reste) de notre héroïne admirative.

Le principal problème de L’Oasis des tempêtes reste les dinosaures eux-mêmes, variablement réussis. Les ptéranodons font illusion, les lézards filmés dans de petites maquettes pour paraitre gigantesques possèdent un certain charme désuet et le monstre aquatique s’avère crédible mais le T-Rex (un figurant couvert de caoutchouc) fait peine à voir. Heureusement la Universal ne s’est pas montrée trop pingre sur la conception des décors, assez convaincants.

Dans l’ensemble, L’Oasis des tempêtes fonctionne agréablement pour les amateurs de science-fiction rétro à base de mondes perdus et de dinosaures. Sans être le meilleur film de ce sous-genre assez fécond, il est loin d’être le pire et les nostalgiques apprécieront ce sympathique récit d’aventures fantaisistes.


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- Article rédigé par : Frédéric Pizzoferrato

- Ses films préférés : Edward aux Mains d’Argent, Rocky Horror Picture Show, Le Seigneur des Anneaux, Evil Dead, The Killer - Ses auteurs préférés - Graham Masterton, Christophe Lambert, Thomas Day, Stephen King, Clive Cussler, Paul Halter, David Gemmell

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